Dahlia Black, as in "Paint it ..."

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Artémis Everdeen

Dahlia Black

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Si à l’instar de nombreux psychologues qu’elle a consulté au fil des ans, vous demandiez à Dahlia de vous parler de son enfance, vous rencontreriez probablement deux choses : un regard d’une neutralité à faire pâlir un Suisse, et un silence de monastère. Cela aurait pu être une énième manifestation de sa nature taciturne, mais malheureusement, dans ce cas bien précis, il s’agit plutôt d’un traumatisme. DU traumatisme. Celui qui a fait de la petite fillette blonde et enjouée qu’elle ne se souvient plus avoir été une jeune femme à l’apparence froide, détachée et un brin bizarre. Originaire de Chiswick dans la banlieue de Londres, elle a été élevée dans une famille aimante et apparemment sans histoire. Alors qu’elle n’avait encore que 6 ans, ses parents furent tous deux assassinés à la suite d’une tentative de cambriolage de leur domicile. Son père, Richard, marchand d’art de son métier, avait développé un attrait bien spécifique pour des artéfacts rares qu’il traquait avec ferveur. Mais ce faisant, il avait du s’associer avec des individus peu recommandables. Ces mêmes individus qui vinrent piller la maison de Dahlia. Par miracle,  elle échappe aux agresseurs après que son père ait eu le réflexe de la cacher dans leur Panic Room. Lorsqu’elle est retrouvée par le Yard un jour plus tard, le traumatisme mental résultant de cette sombre expérience est tel qu’il a entraîné chez elle un fort blocage psychologique, la rendant incapable de se remémorer ses parents hormis quelques détails. Comme les intérêts de Richard pour certains objets occultes …

Sans famille proche, la jeune orpheline est baladée de familles d'accueil en foyers, au gré du bon vouloir des institutions sociales qui peinaient à lui trouver un placement plus durable. D'aucuns auraient pu croire que ce ballottage était du à un comportement turbulent ou trop sauvage, mais ils auraient eu bien tort. En effet, Dahlia était dotée d'un esprit vif, et d'une intelligence qu'on pouvait qualifier de supérieure, faisant d'elle une élève modèle partout où elle passait, aussi brièvement que cela ne fut. Mais sans constante familiale et en enchaînant les déménagements intempestifs, il était difficile pour elle de réussir à s’attacher à ses camarades, ou encore de se projeter dans un avenir qui n’ait pas une date de péremption inscrite dessus. Elle développa donc une personnalité plutôt solitaire, à la limite de la misanthropie, tenant les autres à distance avec ses regards froids ou ses sarcasmes cinglants. Sans doute inconsciemment marquée par le drame qu’elle a vécu, elle a aussi un penchant assumé pour le morbide, et les histoires criminelles, ce qui était légèrement inquiétant pour une enfant de son âge. Quoi qu’il en soit, sa préférence allait clairement à la compagnie de ses livres par rapport à celle des gens. Inutile de préciser que le profil « petite fille bizarre » ne rencontrait pas un franc succès auprès des familles adoptantes.

Son salut arrive finalement lorsqu’à 11 ans, elle est choisie par une famille homo-parentale franco-anglaise, qui compte tenu de leur statut encore jugé "particulier" à l’époque, peinaient à faire accepter leur dossier. Dahlia, qui à ce stade ne faisait plus aucun effort pour tenter d’amadouer d’éventuels nouveaux parents, fut cependant interpellée lorsque Valerie Black lui expliqua être une conservatrice de Musées spécialisée dans l’archéologie. La fillette s’ouvre alors comme par enchantement, reconnaissant le pendentif qu’elle portait comme issu d’une civilisation ancestrale chinoise, et se lance dans un exposé de tout ce qu’elle savait en la matière. Contre toute attente, le lien se crée enfin. Voyant en elle la petite fille idéale dont elles avaient toujours rêvé, et prêtes à passer outre son âge et les zones d'ombres de son passé, Iris et Valérie Black adoptent Dahlia, qui devient pour son plus grand plaisir l’homonyme d’une des plus célèbres victimes de crime non élucidé. Dans la foulée, elles déménagent en France, à Paris, afin de laisser derrière elle les traumatismes de leur fille et l'aider à se reconstruire et étonnamment, la transition se fait sans encombre.

Les mamans de Dahlia optent pour une scolarisation à domicile pour ne pas brusquer la nature misanthrope de leur fille, et Iris professeur de français de son état, prend en charge son éducation.  La jeune fille se découvre des facilités pour l'apprentissage de la langue, devenant assez rapidement bilingue, tandis que sa mère Valérie, devenue conservatrice au Musée du Louvre, nourrit sa passion pour les artéfacts anciens et les légendes qui y sont associées. Sa curiosité naturelle la pousse à approfondir le sujet en faisant ses propres recherches en ligne, entre obscurs sites webs, et groupes de discussions, avec un seul sujet en tête. Craignant tout de même que leur fille ne s’enferme complètement dans cet univers, les mères de Dahlia finissent par l’inscrire à un lycée privé élitiste. Elle s’y intègre … à sa manière, son look gothique jurant avec une bonne partie des autres étudiants, mais attirant la fascination de l’autre moitié. Le bac en poche (mention très bien, évidemment), elle n’a pas la moindre hésitation sur la suite de son parcours.

Désireuse d’obtenir une certaine forme de liberté et d’émancipation qu’elle n’a au final jamais vraiment eu dans sa vie, à ses 18 ans, Dahlia obtient deux beaux cadeaux de ses mamans : une moto Honda CB500 noire, et un petit studio atypique en bord de seine. Elle rejoint les rangs de la prestigieuse Université de la Sorbonne, pour suivre le cursus d’Histoire de l’Art et Archéologie. Plus que calée sur le sujet, elle est une étudiante d’exception aux yeux de ses professeurs. Elle ? Elle s’ennuie un peu pour tout dire. Ses études sont surtout à ses yeux un prétexte pour rencontrer des intervenants prestigieux, et les questionner sur ses sujets de prédilection. Car elle n’a jamais cessé de compiler des informations sur ce qu’elle considère comme le mystère de sa vie : les mystérieux Miraculous.

Autant dire que lorsque Gabriel Agreste se fait astraliser quelques années plus tard, et qu’un héros doté d’un pouvoir surnaturel apparaît pour le neutraliser, un petit brasier s’allume tranquillement derrière l’apparente nonchalance de Dahlia. Elle sait que son heure est venue. Que ce qu’il se passe n’a rien d’anodin. Et qu’après tout ce qu’elle a traversé, elle a enfin l’opportunité de concrétiser le fruit d’années de recherches assidues et de passion dévorante.
Oui. Dahlia sait que les Miraculous sont là. Et elle fera tout pour s’en rapprocher.
Quoi qu’il lui en coûte …