Tout le monde s'agite autour de moi. Une certaine angoisse évidente a prit possession des lieux. Maquilleurs, coiffeurs, couturiers et organisateurs courent dans tous les sens, visiblement surchargés par le travail. Personnellement je suis parfaitement calme, je me laisse pomponner par ma maquilleuse. Ses doigts de fée soulignent les traits de mon visage à la perfection, elle trace un trait de liner d'une symétrie irréprochable, mettant en valeur mes yeux sans en faire trop et rajoute du fard rouge à leur extrémité. J'avoue ne pas trop savoir pourquoi cette touche de couleur, mais quoi qu'il en soit, je trouve ça beau alors peu importe. Un léger rose sur mes lèvres puis elle s'éclipse. Mes cheveux étant déjà faits, et ma tenue enfilée, on me laisse tranquille pour un moment.

Je zyeute un peu les autres mannequins, certaines semblent stressées, d'autres ne se privent pas d'afficher un air supérieur qui me fait rire intérieurement. Les tenues que nous portons sont assez spécial, j'avoue que j'ai du mal à voir le thème qui se cache là-dessous. Enfin, j'aime bien la mienne, le bleu nuit qu'elle arbore est magnifique. En deux parties, un bustier laissant mes épaules à découvert et dont les manches sont pourvues à leurs naissances de volant d'organza brillant, puis elles s'allongent sur la fin pour donner des manches larges et trainantes.  Le bas du bustier présente une dentelle fine et délicate. Une jupe longue couvre mes jambes, elle est pourvue d'une traine assez volumineuse. Echancrée presque jusqu'en haut, elle dessine pourtant parfaitement mes jambes sur toute leur longueur. D'un point de vue bijoux, des boucles d'oreilles m'on été fournie, elle représentes des étoiles à quatre branches, une broche en fleure à également été placée à ma hanche. Une paire d'escarpins bleus assez classique m'a été donnée.

Je passe mes écouteurs à mes oreilles et lance ma playlist habituelle, "Colors" de Halsey se met à jouer. Bon et bah plus qu'à attendre qu'on vienne me chercher. Je reste dans un petit coin pour être sûre de ne pas trainer dans les pates des gens qui travaillent. Je traine un peu sur mon téléphone, Cassandre m'a envoyé un message pour me prévenir qu'elle est dans la salle. J'ai pris soin de demander à ce qu'on lui garde une place au premier rang au cas où elle pointerai le bout de son nez, comme quoi, j'ai bien fais. Elle me remercie pour la place et m'envoie un petit message de soutient et d'encouragement bien qu'elle sache que je n'en ai pas vraiment besoin, l'attention est mignonne.

L'organisateur du défilé entre dans la loge des mannequins et tape dans ses mains pour attirer notre attention. Je retire un écouteur pour savoir ce qu'il nous veut et histoire de rester polie.

- Mesdemoiselles, le défilé va commencer, rejoignez les coulisses je vous prie.

Rangeant mes écouteurs et mon téléphone dans mon sac que je laissai dans la pièce, je me levai et après un rapide coup d'œil de la part des stylistes, je quittai la pièce pour rejoindre l'arrière des rideaux. D'ici on entendait déjà la personne présentant le défilé au public. Elle évoluait sur le podium avec prestance, expliquant le contexte de la création de cette collection nommée "Majesté de la nuit". On nous place dans un ordre de passage bien précis, je ferme la marche, étant apparemment le clou de la collection.

La musique se lance. Les premières filles passent. Aller, il est temps pour moi d'entrer en scène, et de briller.

un aperçu de la tenue d'Ingrid:

Les étudiants de ma promo avaient été conviés à un défilé de mode. Ca faisait partie des domaines sur lesquels on était initié à la fois durant les cours, mais aussi sur le terrain. Mais c'était la première fois que j'assistais à un défilé de cet ampleur. Je n'étais pas stressée. Mais la mode n'était pas un domaine que je maitrisais ou qui m'intéressais vraiment à la base. Mais je n'étais pas contre de nouvelles expériences. Et venir à un défilé était pour moi un bon moyen de m'y initier. Je regardais mes camarades féminines qui étaient, au contraire de moi, très intéressées par la mode. Elles avaient les yeux qui pétillaient en attendant que l'événement commence. Je levais un sourcil, intriguée. Non, vraiment, cet engouement me dépassait pour le moment. Je préférais le côté pratique des vêtements mais je n'étais pas dénuée de goût non plus. Je savais choisir mes tenues, comme celle que j'avais prise pour le train. Mais je n'y accordais pas autant d'importance que d'autres.

Je me concentrai sur le podium quand une personne arriva pour présenter le thème du défilé. Sortant mon carnet de notes, je commençai à écrire des mots-clés pour mon futur article. Puis, le défilé commença avec des commentaires associés à chaque tenue. A chaque fois, je prenais le temps de regarder la tenue, la posture, et je les associais à ce qui était dit au micro. Je tendis l'oreille pour écouter aussi ceux de mes camarades ou de les autres membres de l'assemblée.

La dernière tenue fut annoncée comme le clou de ce défilé "Majesté de la Nuit". Je restais un instant bloquée sur la tenue que je trouvais magnifique. D'un bleu nuit, scintillant comme les étoiles dans la nuit noire. Je comprenais parfaitement pourquoi c'était cette tenue parmi les autres qui avaient été choisie pour clôturer le spectacle. La jeune femme qui la portait rayonnait et avait une manière de se déplacer gracieuse et assurée. J'avais capté le stress de certaines autres mannequins. Mais elle, au contraire, semblait parfaitement à l'aise. Les vêtements qu'elle portait la mettait en valeur. Je terminais de prendre des notes lorsqu'elle quitta la scène et rejoignis la salve d'applaudissements. Je savais que c'était elle que je voulais interviewer.

D'un pas pressé, je me frayais un chemin à travers les personnes et me dirigeai vers les loges. Si j'étais la première sur les lieux, j'aurai l'exclusivité, c'était comme ça que ça marchait. Je fus vite arrêtée par un agent qui me demanda ce que je venais faire ici.

"Bonjour, je suis en études journalistiques et j'aimerai interviewer la dernière mannequin pour mon article."

- Trois, deux, un.

Un rapide geste de la main m'indique qu'il est temps pour moi d'entrer en scène. Je passe alors les rideaux. Sûre de moi, confiante. Mon expression, mon attitude, chacun de mes pas dégagent toute mon assurance. Ma démarche est souple, légère et gracieuse, mon allure doit coller au thème. "Majesté de la nuit", il faut que je sois majestueuse, et au vu de ma place dans ce défilé et de ma tenue, il faut que j'adopte une attitude presque mystique, comme si j'étais inatteignable, je dois être à l'image de la Lune.

J'avance d'un pas décidé sur le podium, sérieuse dans mon travail, sans négliger aucun petit détail. Le seul écart que je me permis fut un rapide coup d'œil vers ma sœur, assise à la place que je lui avais réservée, au premier rang. Elle me fit un rapide pouce en l'air avec un sourire, pour m'apporter son soutien et son approbation. Je me retins tout de même de sourire. Ca gâcherait toute ma mise en scène.

Mon tour passe et le couturier ainsi que toutes les mannequins furent rappelés sur scène. Je restai impassible face à la salve d'applaudissements. Ne m'autorisant aucun écart de professionnalisme. J'attendis impatiemment qu'on nous rappelle à l'intérieur des loges.

Je m'affalai sur un fauteuil, mais rapidement on m'indiqua qu'il y avait quelqu'un pour moi. Je me relevais alors, je me doute bien que c'est ma sœur qui demande à me rejoindre, habituellement on la laisse passer mais cette fois il semblerait que ce ne soit pas le cas. Je regardais alors rapidement mon téléphone pour voir un message de Cassandre, comme je m'y attendais. Il disais simplement : "Viens demander aux vigils de m'ouvrir". Je me relevai alors et quitta la loge. Je m'approchai de l'entrée de la zone réservée aux staff.

Comme je m'y attendais, bon nombre de personnes s'agglutinaient déjà devant les vigils. J'aperçu ma sœur qui attendait impatiemment de pouvoir sortir de cette foule. Je m'approchai un peu pour que les gardiens me voient et attrapai la main de ma sœur pour l'attirer à moi.

- Elle est avec moi.

J'allais m'éloigner de la foule, mais ma sœur me retint en tirant sur mon bras.

- Ingrid, cette fille là devant, c'est une journaliste, elle demande à te voir toi. Elle est sympa, elle m'a aidé à passer devant, tu pourrais lui accorder son interview ?

Elle me pointa du doigt une fille au premier rang, je l'analysai rapidement. Rousse aux cheveux courts, elle porte des lunettes quelqu'un d'assez normal en somme. J'hésitai un peu, je n'ai pas envie qu'elle divulgue des choses compromettantes à mon sujet. Les interviews sont toujours des choses délicates, assez risquées pour ma réputation... Après réflexion, j'hochai la tête. Je m'approchai à nouveau de l'agent et lui indiquai la fille.

- Laissez la passer s'il vous plait.

Le vigil s'exécuta ne laissant passer que la rousse. Je lui offris un sourire poli et après de petits signes de main à la foule, pris la direction des loges, accompagnée de ma sœur et de la journaliste.

- Suis moi, nous pourrons discuter plus au calme.

Là où les autres étaient dans le thème, la dernière mannequin collait parfaitement avec le nom du défilé. "Majesté de la Nuit". Autant dans sa tenue que sa démarche. Elle dégageait un sentiment de force incroyable. Elle était sûre d'elle et ça se ressentait. Je pris quelques photos, pour les ajouter à l'article que je prévoyais déjà dans ma tête.

Comme on le savait tous, pour avoir le meilleur scoop, il fallait être le premier sur les lieux. Là, en l'occurrence, c'était le premier à réussir à approcher la mannequin qui avait fermé le défilé. Et je ne comptais pas laisser passer ma chance. Mais, une fois arrivée devant les loges, le vigil n'avait pas l'air trop disposé à me laisser passer.

Soudain, je vis une foule de personnes qui s'approchait d'un coup et une jeune fille fut bousculée sans ménagement. Je me précipitais vers elle, au diable mon article. Je l'entourai de mes bras pour la protéger.

"Non mais vous ne pouvez pas faire attention ! Ca va ? Tu n'as rien ?"

La jeune fille secoua la tête et m'indiqua qu'elle voulait rejoindre les loges car sa sœur s'y trouvait. Jouant des coudes, je réussis à l'amener devant les vigils qui avaient l'air bien décidé à ne laisser personne entrer. Mais la jeune femme qui avait fait le clou du défilé était là et demanda à ce qu'on la laisse la rejoindre. Elle me sourit et je lui rendis avant qu'elle n'appelle sa sœur pour qu'elle me permette également de passer. Je ne m'y attendais pas, mais je devais bien avouer que ça m'aidait beaucoup. Elle sembla hésiter un instant. Je pouvais comprendre, elle ne me connaissait pas et les journalistes étaient souvent mal vus. J'espérais aussi changer cette vision en faisant ce métier. Mais finalement, elle demanda à l'agent de me laisser la rejoindre également.

"Je te remercie de m'avoir laissé venir avec toi."

Je la suivis silencieusement, observant les quelques pièces devant lesquelles nous sommes passées. Alors c'était à ça que ressemblaient les coulisses d'un défilé ? Intéressant. Nous arrivâmes toutes les trois dans une salle un peu à part, plus au calme. Je laissais les deux jeunes femmes s'installer tranquillement et se retrouver. Je n'allais pas gâcher des retrouvailles en famille avec mes petites questions. Une fois certaine que je n'allais pas les déranger, je commençais à lui parler.

"Je me présente, je m'appelle Alya Césaire et je suis en études journalistiques. Je vais faire en sorte de ne pas être trop longue et si jamais des questions te dérangent, n'hésite surtout pas à me le dire et à ne pas y répondre. Je ne t'oblige à rien. Ca te va ?"

Je ponctuai ma phrase d'un petit sourire en attendant patiemment sa réponse.

Je n'aime pas les interviews, et en règle général je fais tout pour les éviter. Tout est si délicat, c'est comme jouer au funambule au dessus d'un gouffre. Il suffit de la plus minuscule de erreur, un pas un peu trop grand, un peu trop sur le côté, un peu trop hésitant et c'est la mort assurée. Je fais constamment attention à chacun des mes mots, chacun de mes gestes, chacune de mes réactions. Je ne pas me permettre un faux pas. Or les interviews sont comme devoir faire un salto sur ce fil tendu, un mauvaise réception et c'est la fin. Je suis obligée de redoubler de vigilance, absolument tout peut se retourner contre moi à chaque instant. C'est tellement anxiogène.

Quoi qu'il en soit, après la demande de ma sœur, je n'ai plus vraiment le choix d'accepter cette interview. Va savoir ce qu'il pourrait se dire si je l'avais simplement ignoré, une image de moi orgueilleuse et hautaine aurait pue naître et ça deviendrai un obstacle, un poids à ma carrière.

La journaliste me remercie d'avoir accepté l'entrevue et je lui répond par un simple sourire, il n'est pas sincère, plus professionnel, mais il pourra bien faire l'illusion escomptée. Nous finissons par arriver dans un loge à part, elle est vide est calme, ça fait du bien après tout ce remus ménage. Je m'approche de ma sœur et lui frotte la tête pour la saluer. Elle me sourie et je lui rend.

- Tu as été géniale.

J'hoche la tête en guise de remercîment et la guide au niveau du petit bar dans un coin de la pièce.

- Tu restes ici, sert toi comme tu veux, je vais en avoir pour un petit moment.

Elle acquiesce et se pose sur un tabouret haut avec son téléphone et une limonade. Ce n'est pas la première fois que ça arrive et elle comprend que je ne peux pas faire autrement. Je prend un plateau de petits biscuits dans le bar et les amène sur une table basse avant de m'installer dans le canapé derrière. D'un geste de la main accompagné d'un sourire accueillant j'invite la jeune femme à prendre place en face de moi.

Elle s'introduit à moi, elle est donc en étude de journaliste. J'avoue que ça me rassure un peu, le fait qu'elle n'ai pas vraiment de carrière en jeu me laisse espérer qu'elle ne va pas trop chercher à me piéger, mais je dois rester sur mes garde, je ne la connais pas, elle a peut-être des choses derrière la tête. Elle m'explique que si je ne veux pas répondre je peux. Elle semble essayer de me mettre à l'aise. Est-ce que c'est simplement une forme de politesse, ou une technique pour mieux me sortir les vers du nez ? Peut-être les deux.

- D'accord c'est parfait. Je t'en prie, on peut commencer, qu'est ce que tu veux savoir ?

Je ne quitte pas mon sourire amical. Il est important qu'elle aie une bonne image de moi.

Je sentais une distance entre nous. Je pouvais le comprendre. Elle ne me connaissait pas et elle avait peut-être une basse opinion des journalistes, je ne pouvais pas lui en vouloir. Certains étaient mesquins et cherchaient à tout prix à faire scandale avec leur article. Je ne voyais pas l'intérêt de faire ça. Se faire un nom et gagner de l'argent en enfonçant les autres, c'était quelque chose qui ne me viendrait même pas à l'esprit. L'espèce humaine pouvait vraiment être idiote et méchante parfois. Ou même souvent en fait.

Je m'étais faite discrète pour laisser les deux sœurs se retrouver tranquillement. Je ne m'avançais que lorsqu'elle m'invita à m'assoir face à elle. Je commençai par me présenter et par lui indiquer que, quoi qu'il arrive, elle n'était aucunement obligée de répondre à toutes mes questions si elle n'en avait pas l'envie. Si ça pouvait la mettre à l'aise, ça n'en serait que bénéfique. Mais ce n'était pas seulement des belles paroles, je le pensais réellement. Je ne voyais pas pourquoi je l'obligerai à répondre à des questions qui lui posaient problème. Je n'allais pas fouiller son intimité. Mais peut-être que certaines questions lui paraitraient indiscrètes, notamment sur son métier de mannequin, ou sur la collection pour laquelle elle avait défilé.

"Puis-je te demander ton prénom ? Et si tu me permets de le citer dans mon article ? Je ne sais pas s'il sera publié dans la presse car c'est avant tout un article lu par nos professeurs. Mais il arrive que les meilleurs articles apparaissent dans les journaux ou sur internet. Je ne cherche aucunement à te piéger ou à révéler des choses sur toi. Comme je te l'ai dit, tu pourras toujours esquiver les questions qui ne te plaisent pas. Mon but est d'écrire un article sur ce défilé et le mannequin phrase de la collection. C'est-à-dire toi."

Autant lui expliquer pourquoi j'étais là.

"Est-ce que ça fait longtemps que tu fais ça ? Comment ça t'est venu ?"

Je commençais doucement, j'embrayerai sur la collection ensuite. Mon carnet en main, j'écoutais attentivement ses réponses pour les noter. Je ferais du tri après.

Ca y est, on est parti. L'interview commence. Il va falloir que je fasse attention. C'est une étudiante donc elle ne veux surement qu'avoir une bonne note. Peu de chance qu'elle veuille faire un tabac avec un article choc. Elle semble dire qu'il il a de forte chance que son article ne sois pas publié, c'est rassurant. Disons que je peux être un peu plus détendue que lorsque je sais que je me trouve face à un journaliste chevronné prêt à tout  pour avoir son succès. Vous voyez le compte du loup et des sept chevreaux ? Et bien voilà, les journalistes montrent toujours pattes blanches mais finalement ils restent des loup. Nous sommes les chevreaux, et nous devons être plus vigilent que ceux du comptes, parce qu'une fois dévoré par les loups, rares sont ceux qui en ressortent en vie.

Enfin assez de métaphore. Le fait est que je suis là maintenant, et que j'ai accepté cette interview. Elle me pose ses première question et je tache d'y répondre avec un ton calme mais sympathique, un petit sourire chaleureux aux lèvres.

- Je m'appelle Ingrid et oui je te le permet, j'ai accepté cette interview alors je ne vais pas refuser d'être citée dans ton article, mais j'apprécie ta prévenance.

Pour le coup je ne mens, elle est très prévenant et essaie de me mettre à l'aise. Je ne suis pas naïve au point de la croire aveuglément, mais c'est toujours un peu rassurant de voir qu'elle semble prendre mes sentiments en considération. J'hoche la tête à ses explications pour lui montrer que j'écoute et que je comprend ce qu'elle me dit. Puis elle commence à me poser ses questions.

Est-ce que ça fait longtemps que tu fais ça ? Comment ça t'est venu ?

Je me laisse un tout petit temps de réflexion, avant de finalement réponde.

- J'ai commencé à être mannequin lorsque j'avais 19 ans, donc il y a 3 ans. Je dirais que ça m'est venue naturellement, j'ai toujours aimé le monde de la mode et j'ai eu la chance d'être repérée par certaines personnes qui m'ont permis de doucement m'intégrer dans ce milieu.

Bon c'est un mensonge, mais c'est ce que je dis toujours aux journaliste. Je ne vais pas dire que j'avais besoin de beaucoup d'argents en peu de temps, ça ferait jaser comme jamais, donnant une image de moi vénale... Pourtant il n'en est rien, je dois nourrir ma famille et faire au mieux pour offrir une vie confortable à ma sœur et ma mère. Même si ça veux dire travailler comme une forcenée, matin et soir.

J'essayais de la mettre à l'aise. Non pas pour mieux l'enfoncer ensuite, mais bel et bien pour gagner sa confiance et ainsi lui montrer que tous les journalistes n'étaient pas malveillants. J'avais l'impression que ça marchait, au vu de ses réponses et de ses sourires.

"Je te remercie."

Je notais son prénom en haut de mon carnet. Elle semblait comprendre mes motivations, et avait l'air de se sentir plus à l'aise. Tant mieux. J'allais donc démarrer mon interview. Je commençais par des questions simples, d'introduction. Je trouvais ça important de présenter les choses avant d'entrer dans le vif du sujet. Mais il ne fallait pas faire trop long, au risque de perdre le lecteur. Une présentation rapide, qui donnait envie d'en savoir plus, voilà ce qu'il me fallait.

J'écoutais à mon tour attentivement ses réponses à mes questions tout en continuant de prendre des notes.

"Hmm, je vois. De belles opportunités se sont donc présentées à toi, au bon moment. Est-ce c'est ton travail principal ? Ou tu fais d'autres choses à côté ?"

C'était intéressant à savoir car certains prenaient le mannequinat comme un travail en plus et à part, pour les aider dans leurs études.

"Concernant le défilé, tu étais indéniablement la pièce maitresse. Ta tenue a-t-elle un nom ? Et sinon, en aurais tu un à lui donner ? Savais-tu à l'avance que tu clôturerais le spectacle ? Et savais-tu longtemps à l'avance quelle tenue tu allais porter ce soir ?"

Je me doutais qu'il y avait des temps de préparation et surtout possiblement des ajustements de tenue en fonction du mannequin qui allait les porter. Et tout ça était certainement un travail monstrueux qui ne déroulait qu'en coulisse et dont certains ne se souciaient même pas.

"Est-ce que vous discutez entre vous avant les défilés ? Enfin, est-ce qu'il y a des amitiés qui se créent ? Ou est-ce plutôt des rivalités pour savoir qui portera la tenue phare de chaque défilé ?"

J'étais certaine que le mannequinat était un monde impitoyable. Il fallait de sacrés épaules pour tenir dans ce milieu.

La conversation prend un ton léger. Elle prend des notes dans son carnet au fur et à mesure que je parle. Je ne dirais pas que je suis parfaitement à mon aise encore, mais j'appréhende moins. En temps normal j'aurais pu penser que c'était justement un signe que je devais me méfier, mais je commence à faire confiance à mon jugement et mon expérience. Alors pour l'instant je m'autorise un léger lâché prise, enfin, voyons ce que donne la suite. Les questions s'enchainent plutôt fluidement.

- Je ne sais pas si on peut dire que c'est mon travail principal, c'est le seul travail que j'exerce, mais je fais des études de joaillerie en parallèle.

Peut-être que si on parle de mon travail dans les journaux ça aidera mon business futur. Mais dans ce cas, j'ai intérêt à être à la hauteur. Heureusement pour moi, je me débrouille bien dans ce que je fais. En tout cas, il est probable que la notoriété jouera sur mes futurs post, mes stages et autres. Si ça peut jouer en ma faveur, je n'hésiterai pas à en faire usage, tout en faisant attention à l'image que ça reflète de mon travail.

Le sujet dérive sur le défiler, soit le but de sa venue. Un nom pour la tenue, je ne crois pas qu'elle en ai un, si je devais m'en charger ? Ce n'est pas une question facile, pas qu'elle me mette en péril, mais j'avoue que la réponse n'est pas évidente. Ma main se porte à mon menton en signe de réflexion.

- Je ne crois pas qu'elle est de nom, mais il faudrait vérifier auprès des stylistes. Si je devais lui en donner un... Ce n'est pas évident... Je dirais Uranie. Je ne suis pas une spécialiste, mais il me semble que c'est la muse de l'astrologie et l'astronomie, cette tenue me fait penser à un ciel étoilé, le scintillement du tissu est vraiment remarquable, sa souplesse et sa légèreté aussi sont impressionnantes. Oui Uranie c'est bien. Pour ce qui est de l'organisation, on a demandé ma présence il y a un peu plus d'un mois déjà. Je connaissais ma tenue puisqu'il a fallu la faire à mes dimensions, faires les retouches nécessaire les essayages et tout ce qui va avec.

Les préparations aux défilés sont souvent laborieuses, il est rare que le premier prototype soit apprécié par le styliste, et souvent on doit bien revenir essayer trois voir quartes tenues avec des changements vraiment minimes. Ca y est, elle entame un sujet qui en fâche certains. Le genre de sujet qui peut rapidement tourner au désastre et faire polémique. Mais je gère, c'est une question commune, on me l'a déjà posée plein de fois.

- Je dirais que ça dépend de chacune d'entre nous, certaines préfèrent rester dans leur coin et ne pas lier de lien, d'autres au contraire sont du genre à papoter pour passer le temps, les préparations sont assez longues alors discuter rend les choses plus agréables.

J'évite agilement sa question, ne précise pas de quel bord je suis, alors que bien évidement que je ne suis pas du genre à faire amie-amie avec les autres mannequins. Toutes prêtes à se tirer dans les pates pour briller un peu plus et évincer des concurrentes. Je me méfie, rares sont les mannequins bienveillantes qui ne veulent que la bienveillance autour d'elles, chacune rêve d'atteindre les sommets, et je ne fais pas exception. A l'exception que je ne joue pas dans la lâcheté, je suis parfaitement droite dans mes bottes et si je suis arrivé eu stade où j'en suis aujourd'hui, c'est seulement le résultat d'un travail acharné. Leur fourberies me débectent.

Le monde du mannequinat bougeait beaucoup. Souvent de nouvelles têtes, souvent des personnes qui cherchaient à boucler les fins de mois. Mais ce n'était en aucun cas une critique. Cela montrait au contraire qu'elle voulait travailler pour avoir la vie qu'elle voulait.

"Oh je vois, c'est super intéressant. Est-ce que tu crois que tu pourrais faire un lien entre tes études et ton expérience dans le mannequinat ?"

Après tout, il pouvait y avoir un lien entre les deux. Et ce serait peut-être une bonne opportunité de lier les deux dans le futur. C'était un peu ce que je faisais au final, avec mon blog. J'utilisais mon expérience pour faire des articles dans un domaine qui m'intéressait et sur lequel je faisais pas mal de recherches.

Je cherchais aussi à me démarquer, c'était ainsi qu'on se faisait un nom. Alors j'avais commencé par des questions de base mais je dérivais un peu sur des choses sur lesquelles d'autres n'avaient pas forcément l'habitude de s'intéresser. Notamment sa tenue. Qui demanderait si elle avait un nom ou si le mannequin lui en avait trouvé un ? Cette question avait le mérite de la faire réfléchir et c'était plutôt bon signe car ça voulait certainement dire que cette question l'intéressait.

"Oh... J'aime beaucoup cette référence. Sincèrement, si la tenue n'a pas de nom et qu'il faut lui en donner un, j'espère que c'est ton idée qui sera retenue. Ah oui, un mois, un sacré travail en effet. Du coup, tu venais après tes cours ?"

Parce que si elle faisait des études à côté, elle n'était pas disponible tout le temps. Ca devait être compliqué à gérer niveau emploi du temps. Mais elle avait l'air de plutôt bien gérer.

Je posais une question qui, cette fois, devait être souvent posée. Souvent éludée aussi car ça pourrait impliquer des dossiers sur des personnes. Mais c'était intéressant quand même. Même si je me doutais qu'une part était du mensonge, ou que beaucoup de choses étaient omises. C'était le jeu dans mon métier.

"Oui, je peux comprendre. Chacun fait en fonction de son caractère. Mais discuter avec d'autres peut rester... dangereux ? Non, ce n'est pas le mot que je cherche. Mais plus une personne parle, plus elle a de chances de trahir un secret qui pourrait être retourné contre elle. C'est un peu pour ça que vous n'aimez pas vraiment les journalistes, n'est-ce pas ? On vous fait parler et vous êtes constamment sur vos gardes pour ne pas que des choses compromettantes apparaissent dans les journaux, ce qui est compréhensible. Et c'est pour ça que tu ne réponds pas directement à ma question."

Je fis un sourire. J'avais compris la manœuvre et je ne lui en voulais pas. Elle répondait sans répondre, c'était habile. Et je n'insistai pas. Le monde du mannequinat était un monde peuplé de créatures perfides, prête à tout pour monter au sommet. Comme chez les journalistes, en fait. C'était à celui qui aurait le meilleur scoop pour faire la une, quitte à piquer les tuyaux d'un collègue.

"Tu sais, c'est pareil chez nous les journalistes. Mieux approcher pour mieux gagner. Je crois qu'au final, dans beaucoup de job, c'est souvent la voie employée pour briller. Et je dois bien avouer que j'exècre cette façon de faire. Je ne supporte pas les gens qui te montrent un visage devant, et te plante un couteau dans le dos après. Pour moi, la confiance c'est sacré."

Et je fonctionnais comme ça partout. Que ce soit dans mes études, mon travail ou mes relations avec les autres.

"Est-ce que tu as d'autres défilés prévus dans les jours prochains ? Je veux dire, c'est le genre de choses qui s'enchainent ou que tu étales plutôt sur le long terme ? Et comment ça marche ? Tu travailles toujours avec les mêmes personnes ou tu as plusieurs contrats ?"

Je me reconcentrai un peu sur mon interview. Si elle voulait qu'on discute d'autres choses, nous pourrons le faire dans un cadre moins formel.

Ca semble se passer pas trop mal. Il n'y a rien qui me force à complètement me refermer, je dirais que ça se passe mieux que ce que j'avais pensé.

- Est-ce que tu crois que tu pourrais faire un lien entre tes études et ton expérience dans le mannequinat ?

Je réfléchis un peu, je ne pense pas que je ne me voyais mannequin en me lançant dans mes études. Mais la force des choses à fait que j'ai été obligé de m'y plier. Enfin, maintenant que j'y suis, je dirais qu'il y a un lien, les deux domaines se tournent un peu vers la mode et c'est quelque chose qui m'intéresse, mais il est vrai que je préfère les bijoux aux vêtements.

- Je pense oui, je me suis toujours intéressé de près ou de loin à la mode. J'ai tendance à aimer l'harmonie, lorsque je crée des bijoux je cherche toujours à les harmoniser avec des tenues. Pour moi, le style vestimentaire renvoie un message, il montre ce que l'on tient à refléter et l'image que l'on veut que les autres ai de nous.

C'est vrai, on pourra en dire ce qu'on veut, tout le monde se fie aux premières impressions. Même si ce n'est pas intentionnel, lorsqu'on a aucune information sur une personne ça passe par l'apparence. Et beaucoup d'informations passent par l'apparence, plus que les gens ne le pensent.

- Ah oui, un mois, un sacré travail en effet. Du coup, tu venais après tes cours ?

C'est vrai que ça a tendance à être un peu serré niveau planning, j'ai tendance à courir un peu partout dans ce genre de période. J'oscille entre cours, atelier de couture, révision, maison, repas, enfin si je ne saute pas les repas, dépassant très souvent sur mes heures de sommeil.

- Oui de manière général oui, mais je profitais souvent des week-end aussi.

Elle continue à prendre ses notes et je la regarde faire. Puis le sujet délicat est abordé, je réponds avec habileté, pour éviter tout conflit, tout petit accrochage qui pourrait faire jaser. En tout cas, elle semble avoir très bien cerné le sujet, le genre de personne qui rodent dans ce milieu et qui flirtent constamment avec la malice et les fourberies. Elle a de bonnes analyses des gens, elle est très observatrice, elle a bien choisi son domaine de prédilection. C'est assez étonnant je dois dire, cerner aussi bien un milieu auquel on appartient pas. Enfin  ce n'est pas un grand mystère non plus et n'importe qui qui côtoierait de près ou de loin un mannequin en plein travail s'en rendrait compte. Mais le fait qu'elle le comprenne montre qu'elle à bien les pieds sur terre, c'est une qualité pour un journaliste je trouve.

Enfin comme elle me l'explique c'est un phénomène  que l'on retrouve aussi chez les journalistes alors ça ne doit pas être très difficile pour elle de s'imaginer les coulisses de notre métier. De ce qu'elle me dit, elle semble prôner des valeurs de fidélité et de franchise que je trouve admirables. J'ai tendance à attendre de voir les actes plutôt que les paroles mais au moins et elle semble être sincère dans ce qu'elle dit. Pour toute réponse je lui offre un sourire poli, je ne suis pas restée évasive pour ensuite engager la conversation sur le sujet. Cependant je me permet quand même d'ajouter d'un ton sincère, parce que je le pense et que je n'encourt rien à le dire.

- Tu feras une bonne journaliste Alya.

Nous revenons finalement à l'interview et plus particulièrement sur moi. Elle me pose des questions sur mon emploi du temps des prochains jours et sur mon organisation de manière générale.

- J'en ai un dans deux semaines il me semble, j'essaie de faire en sorte de les placer lorsque mes périodes scolaires me le permettent, j'évite les périodes d'examen par exemple, mais sinon je fais de mon mieux pour me rendre disponible. Je sais que beaucoup de mannequins travaillent avec une agence de recrutement, c'est en général plus simple et il m'est arrivé de le faire aussi. Mais j'ai tendance à rester à mon compte, je passe par des castings et je commence doucement à me faire un nom alors de temps à autre on me contacte personnellement. Je fais des contrats unique de manière générale.

J'essaie de rester modeste, mais il est vrai qu'il n'est pas rare qu'on me demande explicitement pour des séances photos. Je ne dirais pas que je suis réputée dans mon domaine, mais je commence à faire parler de moi. Ce qui facilite pas mal les contrats il faut avouer.

Je pris bonne note de tout ce qu'elle me disait. Sa vision était vraiment très intéressante et je la partageais pour quelques points. Je pensais aussi que c'était important de montrer ce genre de choses au public car on pouvait facilement s'identifier dans certaines de ses paroles. Et c'était ce que les gens aimaient aussi. Se rendre compte que les mannequins, ou d'autres personnalités, étaient au final comme nous et avaient des opinions qui pouvaient totalement correspondre aux nôtres. Ca les rendait plus... accessibles.

"Je suis assez d'accord avec cette vision. Malgré tout ce qu'on peut dire, notre image extérieure est la première chose que les gens voient, et parfois même la seule."

Quand on croisait une personne, on ne voyait que ce qu'elle montrait d'elle. On n'avait pas accès à ses pensées, à son travail ou à d'autres informations. Par contre, on voyait l'image qu'elle renvoyait à travers ses vêtements et son style.

Son emploi du temps avait l'air vraiment chargé. Entre les cours et le mannequinat, elle ne devait pas avoir beaucoup de temps pour elle. Elle devait même être de celles qui sautaient des repas ou du sommeil pour s'en sortir. Même si je ne la connaissais pas, j'espérais tout de même qu'elle ne ruinait pas sa santé à cause de tout ça.

Le sujet suivant était plus délicat mais elle avait l'air d'avoir l'habitude. Ca me fit sourire et j'en profitais pour parler de ma propre situation. On s'éloignait certes un peu de l'interview, mais pour moi, elle méritait des explications. Et il n'y avait pas de raison qu'elle soit la seule à parler. Je restais un instant sans rien dire à son compliment avant de lui faire un grand sourire chaleureux.

"Je te remercie. C'est mon vœu le plus cher. Et montrer que tous les journalistes ne tournent pas la vérité à leur avantage juste pour être sous le feu des projecteurs. Ce qui m'importe, c'est de faire passer les informations le plus fidèlement possible et d'essayer de faire en sorte d'intéresser les gens sur des sujets pour lesquels ils ne prêteraient pas d'attention normalement. Leur donner envie de découvrir des choses."

Alors que d'autres chercheraient juste à avoir le meilleur scoop sans se soucier du reste. Certains sujets pouvaient blesser mais il y avait des journalistes sans scrupule qui saisissaient la moindre occasion de faire du profit. Je détestais ce genre de comportement.

Je me reconcentrai ensuite un peu sur elle et sur son emploi du temps, continuant de prendre des notes sur ce qu'elle me disait.

"Oui, je vois, c'est vrai que tu dois faire attention à ne pas non plus te surmener. Ce serait mauvais pour ta santé d'en faire trop, même si parfois, on n'a pas le choix. Oh ! C'est bien si tu arrives à décrocher des contrats comme ça. J'espère que ça continuera aussi bien pour toi encore longtemps. Tu étais incroyable sur scène. J'espère que ça ne t'a pas dérangé de prendre du temps pour moi. C'était vraiment agréable de discuter avec toi, j'espère qu'on se recroisera."

C'était sincère. J'avais beaucoup aimé échanger avec elle. Mais je lui avais déjà pris beaucoup de son temps, et elle voulait certainement en passer avec sa sœur. Je lui jetais un petit coup d'œil avant de lui sourire. C'était grâce à elle que j'étais là, mais j'allais m'effacer pour la laisser profiter d'un moment avec sa grande sœur.

Alya semble du même avis que moi. Personne n'arrivera à me faire changer d'avis sur le fait que le style vestimentaire reflète notre personnalité. La première chose que l'on vois d'une personne est son style. Les vêtements parlent, racontent une histoire alors, évidement, c'est important pour moi. Je sais que je n'irai jamais à un casting, avec des
vêtements basiques, je prends toujours chaque donné en compte, le thème du défilé ou du shooting pour lequel j'auditionne, tout en subtilité, il ne faut pas en faire trop non plus. Enfin c'est toujours une affaire délicate, même si avec le temps, j'ai bien pris la main.

Le sujet dévia ensuite sur elle, sur les raisons de sa passion pour le journalisme et ses motivations dans cette vocation. Si au début je pensais qu'elle ne me prônait des valeurs de loyauté et de sincérité simplement pour m'amadouer, je ne le crois plus vraiment maintenant. Je ne pense pas qu'une personne insisterait autant pour se donner une bonne image à mes yeux. Je n'ai pas une grande influence dans le monde de la mode et j'ai répondu à ses questions. Elle n'aurait vraiment pas grand chose à y gagner en m'amadouant de belles paroles. Alors je lui adresse un petit sourire.

- Je te crois, et je te souhaite d'y arriver, Alya.

Le sujet reviens ensuite sur moi et ma carrière, plus particulièrement mon emplois du temps. Je ne répond pas à sa remarque sur le fait d'en faire trop, je pense qu'elle a assez l'œil pour voir et deviner que j'ai souvent fais passé ma famille, ma carrière et mes études avant ma santé. Elle me souhaite ensuite le meilleur pour la suite de ma carrière, et je lui répond par un sourire presque sincère. Elle me fait un petit compils, peut-être de la simple politesse mais je crois qu'elle le pense aussi, cette fille m'a l'air sincère.

- Ca ne m'a pas dérangé ne t'inquiète pas. J'espère que tu aura une bonne note à ton devoir, que j'aurais pu servir à quelque chose.

Elle adressa un sourire à Cassandre dans mon dos et je suivis son regard pour en faire de même. J'accompagnai ensuite la journaliste jusqu'à la porte de la loge et lui ouvrit la porte respectueusement.

- Au plaisir, Alya.

Une fois qu'elle fut sortie, je refermai la porte derrière elle, et étrangement je ne soupirai pas comme j'avais l'habitude de le faire après une interview pour relâcher la pression. Cassandre était tournée vers moi, un petit sourire aux lèvres.

- Je l'aime bien, elle a l'air cool comparée aux autres journalistes, et tu as l'air plus détendue qu'avec les autre qui plus est.

J'hochai la tête pour lui donner raison. Effectivement, cette Alya me laisse une bonne impression, ça ne me dérangerai pas de lui accorder une autre interview à l'occasion. Et puis qui sais, peut-être qu'on se recroisera dans d'autres circonstances. L'avenir nous le dira.