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Eve Delaunay
Sujet: Je vais t'offrir un monde 
06.01.24 2:17
Je vais t'offrir un monde
feat. Eden
Ce train va très lentement en ce moment. J’observe le paysage à travers la fenêtre qui défile tranquillement. Silvia m’a encore abandonnée pour vadrouiller dans le véhicule et je me dis que je devrais peut-être faire la même chose. Mes yeux suivent encore un peu le déroulé du paysage avant de me décider à me lever pour sortir de ma cabine. Sacoche en bandoulière et sweat à capuche pour être confortable, je pars à la recherche d’une activité à faire. Bon, j’en ai déjà une en tête donc ça sera pas bien compliqué de choisir mais si jamais j’ai autre chose qui me vient, je changerai. Pour le moment, je me repère un coin pas surveillé par le personnel. C’est qu’il sont souvent dans le coin, les bougres ! Mais j’arrive finalement à en dégoter un pas trop mal. Et il y a une trappe donc c’est parfait ! Hmm… Comment je vais ouvrir ça par contre ? J’observe le mécanisme, poings sur les hanches et yeux plissés. J’ai bien l’impression que je vais pas m’en sortir comme ça… Ou bien ça risque de faire un peu de bruit. C’est ça ou bien je repasse par une fenêtre. Bon. Je m’adosse au mur du wagon et attend un peu. Je vérifie les allés et venues. Et quand j’ai la sensation d’être parfaitement seule et que je n’entends pas de bruits au alentour, je saute pour chopper le petit bout d’échelle pour le tirer vers le bas, laissant mon poids et la gravité faire. Puis j’escalade pour aller ouvrir la trappe.
Et là j’entends du bruit derrière moi. Lentement, je tourne la tête. Et je tombe nez à nez avec la blondinette à qui j’ai léché la main durant la soirée de réception. Je la regarde, cligne des yeux, puis pose mon index devant ma bouche pour lui faire signe qu’elle n’a rien vu. Et j’escalade pour sortir du véhicule. Dès que je suis sur le toit du train, j’inspire un grand coup en souriant. Puis je m’assois. Et je m’allonge sur le dos. Ma nuque tombe dans l’ouverture de la trappe et je lance ma tête en arrière pour voir si Eden est encore dans le couloir. C’est marrant de regarder à l’envers, le monde à une toute autre perspective. Quand je me rends compte qu’elle est encore là je lui adresse un petit sourire avant de passer une main dans l’espace de la trappe et lui faire un coucou. Et un petit signe pour lui proposer de venir si elle a envie. Après tout, c’est plus marrant quand on fait des bêtises à plusieurs plutôt que seul !
Puis je me redresser pour me remettre debout. Et je m’avance une peu. Légèrement penchée pour être bien solide sur mes appuis, je fais une petite marche. De temps en temps, je ma rapproche du bord du train et m’allonge. Puis je hisse un peu ma tête de sorte à voir les fenêtres. Je repère celles qui sont ouvertes. Y en a pas énormément mais j’en trouve une. Nickel, comme ça si j’ai besoin de me sauver en vitesse, je sais où aller. Je retiens à peu près l’endroit, me donnant un repère mental puis retourne sur mes pas. Lorsque je suis satisfaite d’un endroit, je m’y installe. C’est pas bien loin de la trappe par laquelle je suis passée mais pas assez proche pour repasser ma tête à l’envers comme je l’ai fais tout à l’heure.
Assise en tailleur, je commence à sortir ma tablette. Mon visage se tourne alors sur l’horizon. Je l’observe un peu, sentant le vent ébouriffer mes cheveux. Puis j’allume mon Ipad et ouvre un nouveau projet.
Eden Carlyle
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 07.01.24 20:53Je vais t'offrir un monde
Mais alors que je me baladai tranquillement dans les coins les plus reclus du train, je tombai nez à nez avec Eve que j'avais déjà rencontré à la réception d'accueil. Dans des vêtements beaucoup plus décontracté qu'a cette soirée. Il ne rentrent plus trop dans le thème de ce voyage, mais je peux la comprendre, peu de monde possède des vêtement de la vie courante victorienne. Moi aussi d'ailleurs j'avais troqué ma jolie robe bleue contre une simple chemise blanche et un pantalon bleu marine. J'vais aussi réhaussé ma tenue d'un petit ruban plus ciel au cou.
C'est étrange, mais j'ai comme l'impression de l'avoir prise la main dans le sac, comme si elle était en train de faire quelque chose d'interdit et que j'arrivai point nommé. Le doigt qu'elle plaça sur sa bouche comme pour m'indiquer que je ne devais pas parler de ce que j'allais voir, me conforta dans l'idée qu'elle allais encore faire quelque chose de peu commun et peu autorisé.
Et ça ne loupa pas. Elle escalada l'échelle devant elle et passa la trappe au plafond du train. Je rêve elle est en train de monter sur le toi comme si tout était normal ?! Elle repasse la tête dans la trappe et me fit un petit signe de la main comme un "coucou". Bon sang, mais ça parait presque normal vu comme ça. Alors que pas du tout ! Elle me fait signe de la rejoindre là haut mais je reste sans voix. Je la savais bizarre, mais pas folle ou suicidaire.
- Eve ! Redescends tout de suite, t'es complètement folle ou quoi ?! Tu vas tomber !
J'entends ses pas au dessus de ma tête ne me dites pas qu'elle est en train de marcher sur le toit ?! C'est pas vrai, elle va se tuer ! Je l'appelle plusieurs fois, profondément angoissée à l'idée qu'elle tombe du train, mais elle ne semble pas m'entendre, ou m'écouter. Au bout d'un moment, je n'entend plus ses pas et je panique. Qu'est ce qu'il se passe ?! Je regarde autour de moi, à la recherche d'un membre du personnel, mais personne à l'horizon. J'hésite, Est-ce que je devrai aller voir ce qu'il se passe ? Mais ce serai me mettre en danger aussi... Enfin si elle est en danger, je ne peux pas rester là sans rien faire ! Loin de moi l'idée de commettre un jour un acte de non-assistance à personne en danger. Bon tant pis, rien ne m'oblique à monter complètement sur le toit de ce train.
Je grimpe alors rapidement sur l'échelle et passe la tête au travers de la trappe. C'est là que je vois, assise en tailleur sur le toit du train, une tablette sur les genoux en regardant l'horizon. Je suis abasourdie par son flegme naturelle. Bon sang mais elle est assise sur le toit d'un train en marche, il n'y a que moi qui trouve ça dangereux ou quoi ?!
- Bon sang Eve, qu'est ce que tu fous ! Reviens ici tu vas tomber ! T'es complètement malade !
Eve Delaunay
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 10.01.24 18:35Je vais t'offrir un monde
feat. Eden
Ça fait un bout de temps que je travaille les paysages. En fait c’est par ça que j’ai commencé. Parce que bon, quand j’étais gosse, y avait pas beaucoup d’humain à observer pour dessiner. Il y avait bien le jardinier mais comme il était chiant je n’allais pas lui faire l’honneur de le reproduire sur papier. Quoi que, maintenant que j’y pense, j’aurais pu le massacrer sans que ça soit trop gênant. On va pas se mentir, au début on est assez nul et c’est moche ce qu’on fait. Ouais, j’aurais dû faire ça. Enfin bref, pas trop grave.
Pour l’instant je me concentre sur les formes à placer. J’y vais en mode concept art. C’est le plus simple. Déjà un dégradé de bleu pour le ciel. Puis les montagnes qui se dessinent en fond. La perspective atmosphérique qui les colore. Le paysage plus proche. Le bout du train. Les rails sur le chemin de gravier qui va bientôt traverser un long pont qui enjambe un lac. Les gros nuages blancs qui ressemble à de la crème chantilly. Bref, je place toutes les grosses formes. Je place vaguement ma lumière pour commencer. Et puis j’entends une voix derrière moi.
- Bon sang Eve, qu'est ce que tu fous !
Je me retourne, l’air neutre et la regarde. Puis je lève ma tablette et la désigne en la pointant du bout de mon stylet pour lui montrer ce que je fais. C’est bien ce qu’elle m’a demandé, non ? Et elle n’avait peut-être pas vu ma tablette puisque je lui tournais le dos. Donc c’est normal que je réponde à sa question.
- Reviens ici tu vas tomber ! T'es complètement malade !
Hm ? Oh, je suis déjà tombée ce matin. Donc j’ai épuisé ma malchance pour la journée ! Du coup, au contraire, c’est le moment d’en profité et de monter sur le toit. Je lui adresse un sourire et lui fait un signe de main pour lui dire de ne pas s’inquiéter. Et puis au pire, j’ai de bons réflexes. Mais ça serait dommage de couper mon élan créatif de la journée ! En plus je suis sûre que ça donnera un super dessin. Je le sens, il commence déjà à prendre forme.
Je me décale un peu, comme pour lui faire de la place puis tapote l’espace que j’ai libéré à côté de moi pour lui faire signe de me rejoindre. Comme ça, elle verra que c’est sans danger et elle sera moins inquiète.
Bon. Elle a l’air réticente. Hmmm… Comment je peux la faire venir ? Je range ma tablette dans ma sacoche. Je pourrais faire l’option d’y aller doucement mais je sais pas… c’est moins marrant, non ? Je la regarde alors qu’elle n’a pas du tout l’air motivée à monter. Bon…
Je m’allonge sur le toit, en travers. De sorte à ce que ma tête soit pas loin du bord et je la tourne vers elle pour la regarder. J’ai les jambes pliée pour le moment mais si je les tends un peu, et que je me pousse lentement vers le vide ? Je lui adresse une expression l’air de dire « oh nooooon je vais tomber, oh la la ! ». En vrai y a aucun danger. J’ai à peine le bout de ma tête qui dépasse sur le côté du train. C’est juste mes cheveux qui partent bien comme il faut dans le vent par contre. Mais j’ai des prises pas loin de mes mains donc je suis capable de me rattraper et me relever sans trop de soucis. Surtout que le train est un peu moins rapide que ce matin.
Eden Carlyle
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 10.01.24 21:52Je vais t'offrir un monde
Pour être honnête, pendant une seconde, j'ai hésité à partir et faire comme si je n'avais rien vu. Je sens que je vais avoir des soucis en fréquentant cette fille, et ça ne me dit rien qui vaille. Mon quotidiens calme, paisible et organisé me vas parfaitement ainsi !
Lorsque je lui demande ce qu'elle fait, question ironique bien évidement, dans le but de lui faire comprendre qu'elle ne devrait pas faire ce qu'elle est pourtant en train de faire sans aucune pression, elle me montre une tablette et un stylo. C'est pas possible, c'est un sketch. On est en train de me faire une caméra cachée, c'est pour sa chaine YouTube ? une expérience social, du genre "voyons qui à le courage de me rejoindre sur le toi de ce train EN MARCHE !" Je sens un pointe de colère pointer le bout de son nez.
- Eve arête tes conneries, reviens immédiatement, on va avoir des ennuis !
Mais alors que je pensais avoir été assez claire, je la vois se décaler et tapoter la place à côté d'elle pour m'inviter à la rejoindre. C'est officiel, elle est complètement folle. Mon ton devient encore plus sur alors que je lui hurle ma colère qui grimpe.
- T'es complètement malade ! Je monterai pas sur le toit de ce train ! Je suis pas suicidaire !
Son flegme m'abasourdie tout autant qu'il m'agace. En voyant mon refus catégorique, elle range sa tablette. Bon j'ai du la refroidir, elle va me rejoindre à l'intérieur du train maintenant.
Note à moi même, ne plus crier victoire trop vite lorsqu'il s'agit d'Eve. Elle n'en fait vraiment qu'à sa tête bon sang ! Alors qu'elle s'alonge sur le train, la tête presque dans le vide, je sens mon stresse monter. Elle va glisser si elle continue de jouer comme ça ! Elle tourne la tête vers moi et semble se moquer de mon inquiétude. Elle est quand même pas en train de faire semblant de tomber pour que je monte sur ce train pour l'aider quand même ?! Je suis en train d'halluciner. Je frappe sur le toit du train pour extérioriser ma colère et mon angoisse.
- Eve mais bordel tu vas descendre de ce toit ! Tu vas te tuer à faire l'imbécile comme ça !
Mais c'est à ce moment que je la voit basculer. Mon sang ne fait qu'un tour alors que je l'imagine déjà suspendue au bord du train, prête à tomber. Comme un réflexe, je me précipite sur le toi et, m'approche de l'endroit où elle se trouvait il y a quelques instants. Je fait attention à chaque pas que je fais, ayant peur de la rejoindre. Je ne baisse pas les yeux ayant trop peur du vertige que pourrait me provoquer la vue de l'avancé du train.
- Eve !
Je tombe sur le genoux alors que je la voit enfin, elle est toujours sur le rebord du train, visiblement en sécurité. Je m'assois sur le rebord, poussant un soupir de soulagement.
- Bon sang Eve, je te jure que si mon casier judiciaire ne devais pas rester vierge, je t'aurais moi même poussé de ce train !
J'aide la youtubeuse à grimper à nouveau à mes côtés. Bon sang, j'ai cru que j'allais faire un arrêt cardiaque. Je passe une de mes mains sur mon visage, l'autre restant fermement agrippée au rebords du train. Lorsqu'elle est de nouveau à côté de moi, je lui lance un regard noir.
- Ca ne me fait pas rire du tout Eve, je vais redescendre immédiatement de ce train, que tu viennes avec moi ou pas !
Eve Delaunay
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 11.01.24 0:34Je vais t'offrir un monde
feat. Eden
Bon, c’est peut-être pas hyper gentil de rigoler avec ça. Mais c’est drôle ! J’y peux rien, si c’est drôle ! Surtout qu’Eden a une petite voix fluette hyper mignonne quand elle s’énerve. Elle essaye de me faire revenir vers elle en plus de ça. En me disant que je fais des bêtises, qu’on va avoir des ennuis ou que je suis malade et possiblement suicidaire. Ah bah… Non ? Enfin je veux dire, on va tous crever un jour et on sait pas quand. Autant s’amuser et profiter de quand on est vivant, non ? Comme ça au moins, ma vie sera bien remplie même si je meurs vite. Et puis si je meurs tard, c’est pas trop mal non plus.
Bref. Je fais genre que je vais tomber. Juste pour voir comment elle réagit. Je pense que si Silvia était à sa place, elle se serait barré en mode « bon ben meurt pas, hein ». Mais visiblement, Eden est beaucoup plus soucieuse de me ramener en sécurité. Oh, carrément, elle frappe contre le toit. Elle a l’air hyper calme comme ça mais finalement pas tant que ça.
- Eve mais bordel tu vas descendre de ce toit ! Tu vas te tuer à faire l'imbécile comme ça !
Je pousse un petit soupir. Bon ok, ok, je consens à revenir m’asseoir à ma place initiale. Je vais pas partir du toit parce que mon dessin est bien entamé mais je vais arrêter de faire l’andouille. C’est à peu près à ce moment là qu’une secousse me fait glisse sur le rebord et mes mains se referment immédiatement sur les prises toutes proches. Ah flûte. Bon je suis pas tombée comme avec Ayane ce matin mais je suis hyper proche du bord. Là je pense pas trop à Eden, je fais au moins en sorte de me mettre dans une bonne position pour assurer ma prise et ne pas tomber. Là, on est pas mal. Quand j’entends mon pseudo crier au dessus de moi je lève la tête. Oh tiens ! Eden ! Tu es venue finalement ? Je la vois s’effondrer à moitié, se laissant tomber sur les genoux avant de s’asseoir en s’accrochant fermement au toit.
- Bon sang Eve, je te jure que si mon casier judiciaire ne devais pas rester vierge, je t'aurais moi même poussé de ce train !
J’ai un sourire amusé. J’ai envie de rire. Cette phrase est hyper drôle ! Même si elle implique que je meurs comme Mufasa pendant qu’Eden incarne Scar mais c’est pas très grave. Elle m’aide à revenir près d’elle, sur le toit. Puis quand je suis parfaitement en sécurité, elle passe sa main sur son visage comme si toute la pression retombait. Je vois sa main qui tient le rebord comme si sa vie en dépendait. J’incline la tête en l’observant. Faut pas s’inquiéter comme ça, voyons…
- Ca ne me fait pas rire du tout Eve, je vais redescendre immédiatement de ce train, que tu viennes avec moi ou pas !
Je cligne des yeux en la regardant avant de lui adresser un petit sourire d’excuse. Bon, elle a quand même l’air d’avoir eu super peur. Ça m’embête un peu que sa seule expérience d’être sur le toit du train en mouvement soit désagréable. C’est pourtant beaucoup trop cool ! Je réfléchis rapidement avant de me redresser pour aller m’asseoir derrière elle. Je passe mes jambes de chaque côté de son corps histoire d’être bien stable. Puis je pose ma main sur celle qu’elle utilise pour agripper le bord dans un geste délicat pour essayer de l’apaiser. Et puis je glisse mes bras autour de son ventre pour l’enlacer par derrière, la gardant bien contre moi. Si je la tiens comme ça, elle va avoir moins peur, pas vrai ? Le train roule pas si vite, on risque pas de tomber comme ça. Je suis peut-être petite mais je suis une bonne ceinture de sécurité ! C’est Émile qui le dit ! Qui le… disait.
J’inspire avant de poser mon menton sur son épaule et la regarder. Je lui adresse un sourire, dans une epxression tranquille. Puis je lui fais un petit signe de la tête pour l’inviter à regarder l’horizon qui s’étend à perte de vue devant nous. En tout cas, moi, je décolle mon menton pour braquer mon visage vers le vent qui souffle. Vers les nuages qui glissent sur le ciel bleu et dissimulent des parties de grandes et magestueuses montagnes. Vers le lac qui s'illumine sous les rayons de soleil. Moi je me sens bien comme ça. J'ai l'impression de planer par dessus les plaines.
Et puis si même avec ça, elle veut vraiment redescendre, je la laisserai tranquille. Je veux juste pouvoir lui montrer pourquoi je suis sur ce toit. Après tout, elle m’a bien demandé ce que je faisais ici.
Eden Carlyle
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 11.01.24 17:53Je vais t'offrir un monde
En voyant mon regard dur, Eve semble enfin réaliser que je ne voulais pas monter sur ce toit et que j'avais eu terriblement peur. Son sourire un peu désolé m'aide à me calmer. Je prend quelques grandes inspirations et me détend un peu. Ce n'est pas mon genre de sortir de mes gonds à ce point. Mais ce n'est pas que je ne contrôle pas mes émotions n'est-ce pas ? Qui ne serait pas en colère et stressé à l'idée de se retrouver sur le toit d'un train en marche juste après qu'une personne vienne d'en tomber et que vous avez crus la voir mourir juste là sous vos yeux ? Il est normal d'être sur les nerfs, non ?
Enfin quoi qu'il en soit, je fais en sorte de reprendre mon calme habituel. Si je me précipite dans n'importe lequel de mes mouvements je pourrais bien finir sous les roues pour de bon. Je regarde alors autour de moi, cherchant l'issue la plus simple, sécurisée et rapide à rejoindre. Ma meilleure option semble être la trappe par laquelle je suis montée.
Mais alors que je réfléchis, n'ayant pas bougé d'un poil de peur de glisser, je vois Eve s'assoir derrière moi. Bon sang, qu'est ce qu'elle fait encore ? Elle place ses jambes de part et d'autres de mon corps et son bras vient entourer mon ventre. Mais qu'est ce que c'est que ça encore ? Qu'est-ce qu'elle essaie de faire ? Son menton se pose sur mon épaule et sa main sur la mienne, je crois comprendre. Elle essaie de me détendre. Mais je ne veux pas me détendre moi, ce que je veux c'est descendre de ce train.
- Eve, Arrête avec...
Je ne fini pas ma phrase qu'elle me désigne l'horizon d'un geste du menton. Instinctivement je relève la tête pour voir ce qu'elle tiens tant à me montrer. Mes yeux tombe alors sur un très beau spectacle il faut l'avouer. Le paysage est magnifique, le lac qui se profile à l'horizon reflète les rayons du soleil et semble briller de milles feux. Il faut dire que nous avons de la chance qu'il fasse beau et cette mi-novembre. Le vent balaye mon visage et je dois bien avouer que si ce n'était pas aussi dangereux je pourrais bien profiter de ce moment et le trouver agréable. Enfin, je dois sûrement en voir plus qu'Eve qui doit prendre mes cheveux dans la figure, hum, tant pis pour elle, elle n'avais qu'a pas se mettre derrière moi.
Je restai silencieuse un petit moment, observant tout de même le paysage s'offrant à nous. Il faut dire qu'il m'a rarement été permis de vivre une telle chose, ça coupe un peu le souffle. Enfin, ce n'est pas comme si c'était normal non plus, je n'oublie pas que nous sommes sur le toit d'un train un marche. Et même si, en y prêtant un peu plus attention, il ne va pas aussi vite que je l'imaginai, le danger reste bien présent. Même si la vue est magnifique, elle n'en vaut pas le risque, on pourrait tout autant la contempler de l'intérieur, bien au chaud et en sécurité. Je dégage ma main de celle d'Eve, me cramponnant avec l'autre le temps de la reposer sur le rebords du train.
- Elève toi s'il te plait, je ne suis pas à l'aise avec ce genre de contact avec les gens que je ne connais pas bien.
Mon ton n'est pas agressif mais il n'est pas chaleureux non plus, il est juste calme, neutre. Je suis plus stable maintenant, autant d'un point de vue émotionnel que physique, je me suis habituée à la force du vent et aux légers tremblements du train. Je lève la tête et ferme les yeux quelques instants, pour finir de retrouver mes esprits, ce que j'ai eu peur. Je n'ai pas envie qu'elle se fasse de fausses idées alors je préfère préciser.
- Ne crois pas que je vais rester ici, je compte bien redescendre.
Eve Delaunay
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 11.01.24 19:33Je vais t'offrir un monde
feat. Eden
Eden suit mon mouvement pour regarder l’horizon. Pendant un petit instant, c’est le silence. Elle a interrompu sa phrase pour pour regarder la ligne qui sépare le ciel et la terre et j’ai l’impression qu’elle est plus calme. Je regarde son visage quelques temps sans rien faire. Maintenant que je suis un peu plus proche et que l’ambiance est plus tranquille, je peux prendre un peu le temps de l’observer. Elle est jolie. La courbe de son nez remonte légèrement en trompette. Elle a de grands yeux bleus avec la pointe un peu tirée et des cheveux longs ondulés. Des traits fin, un port de tête de danseuse. Ouais, elle est jolie. Il faudrait que je la dessine un jour. Dans le voyage parce que je suis pas sûre de la revoir après. Sauf si on échange nos numéro. Enfin, moi je suis pas très difficile à retrouver sur internet. C’est plutôt dans l’autre sens que c’est plus compliqué.
Mon regard se détourne d’Eden pour se poser sur le paysage et je me détends. Je ferme les yeux une petite seconde pour profiter de la sensation de l’air dans mes cheveux. Et je me dis qu’Émile aurait vraiment adoré être ici, à imiter le Titanic et hurler qu’il est le maître du monde. Et moi je pense que j’aurais rigolé et que j’aurais commencé à chanter « ce rêve bleu ». Et on se serait amusés à sauter de wagon en wagon en faisant les andouilles.
J’inspire un grand coup. Et puis je rouvre les yeux. Les cheveux entraînés par le vent et le regard posé sur l’horizon comme si je cherchais à voir mon ami sur l’avant du train. Hm… C’est pas souvent que je suis comme ça. C’est vrai que parfois ça me vient sans trop que je contrôle. Et le reste du temps j’y pense juste pas. Mais j’avoue que là, tout de suite, j’aimerais bien qu’il soit avec moi. C’est peut-être pour ça que je veux pas être toute seule sur le toit de ce train.
Je sens la main d’Eden se dérober à la mienne et ça m’aide un peu à m’encrer à la réalité.
- Elève toi s'il te plait, je ne suis pas à l'aise avec ce genre de contact avec les gens que je ne connais pas bien.
De quoi ? Ah ! Je me recule, relâchant mon bras que j’avais glissé autour de son ventre. C’est bien qu’elle me parle, ça m’empêche de trop partir sur une pente que je déteste prendre. J’aime juste pas ressentir ça. D’habitude je suis hyper forte pour l’esquiver d’ailleurs ! Mais je sais pas, c’est peut-être ce côté vent dans les cheveux et moment suspendu qui a dû me rappeler la première fois que j’ai couru avec lui. Bref. Je vais pas partir sur de l’analyse sinon je vais pas m’en sortir.
Alors qu’Eden lève la tête au ciel pour fermer les yeux au ciel, je viens m’installer près d’elle en faisant en sorte de ne pas la toucher. Si elle n’aime pas ce genre de contact, je vais pas non plus trop rentrer dans son espace, hein. Ouais, on pourrait croire que je suis sans gênes, c’est peut-être un peu vrai, mais je suis pas non plus une connasse. Pendant qu’elle a ses yeux fermé, je sors ma tablette et dessine une silhouette à l’avant du train. Pas la mienne. Pas celle d’Eden. Celle d’un garçon.
- Ne crois pas que je vais rester ici, je compte bien redescendre.
Je m’arrête pour me redresser et tourne la tête vers elle. Je la regarde. Puis je créé un nouveau calque et, avec la couleur brune que j’étais en train d’utiliser pour les cheveux d’Émile, j’écris par dessus le ciel :
« Excuse-moi. »
Je tourne la tablette vers elle pour lui montrer le mot et lui laisse le temps de lire. Puis j’abaisse ma tablette, les reposant dans le creux de mes jambes en tailleurs. Si elle n’a pas envie de rester, je ne vais pas forcer plus. Je pense que j’ai déjà largement abusé. Enfin, c’était un peu drôle, au moins. Mais de toute façon je ne suis plus d’humeur à blaguer. Depuis que j’ai pensé à Émile, je me sens un peu morose. Donc je fais en sorte d’exorciser cette sensation en le mettant dans le paysage. Même si c’est juste à travers un dessin. Ça me donne l’impression qu’il est un peu là, avec moi.
Je baisse la tête sur mon dessin, observant la silhouette d’un air pensif. Mon stylet en suspension au dessus de l’Ipad sans pour autant la toucher. Et puis je pose ma main sur ma jambe, capitulant pour me redresser et poser à nouveau mon regard sur l’horizon. Je sais pas vraiment quoi faire en fait. Alors je finis par m’allonger, dos contre le toit et visage tourné vers le ciel qui défile. Je garde ma tablette contre ma poitrine pour ne pas qu’elle tombe et le stylé dans l’autre main. Je me contente juste de regarder les nuages.
Eden Carlyle
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 11.01.24 20:31Je vais t'offrir un monde
J'avais fermé les yeux, prenant tout de même quelques instants pour profiter du vent, je ne pense pas qu'une t'elle chose se reproduira dans un avenir proche, ou dans un avenir quelconque d'ailleurs. Lorsque je rouvre les yeux, je vois qu'Eve à ressortie sa tablette graphique et son stylet. Elle a un très joli coup de crayon. Je reconnais évidemment le paysage que nous avons sous les yeux. Je la regarde faire ses tracés un peu intriguée je l'avoue. Je la vois dessiner une silhouette au bout du train, dis donc elle semble vraiment obsédée par les gens sur les toits des trains. C'est une silhouette d'homme, quelqu'un à qui elle tient ? Ou peu être juste un garçon au hasard.
Alors que je lui exprime à nouveau mon refus quant à rester ici, je la vois écrire sur sa tablette. Lorsqu'elle retourne l'écran vers moi je peux lire "Excuse-moi.". J'hoche un peu la tête, je ne vais pas lui dire que ce n'est rien, ou que ce n'est pas grave, elle m'a littéralement fait monté sur le toit d'un train en marche et m'a presque fais avoir une crise cardiaque, mais je lui fait signe que je prend note de ses excuse. Elle a du comprendre qu'elle est allée trop loin avec moi, ça ne l'excuse pas, mais c'est déjà ça.
Elle reprend son dessin, j'hésite à me relever. J'avoue que j'ai beau faire la fière, j'ai super peur de retourner à la trappe. Je vais faire comme si tout allait bien, ça marche des fois. Mes yeux se tournent à nouveau sur le paysage, il est vraiment jolis. On se croirait presque dans un film, il ne manquerai plus qu'un musique au piano et au violon en arrière plan. Après un moment, je vois Eve, s'allonger à nouveau sur le train. J'eu un petit pic de stresse mais qui redescendis un peu, ce doit être presque plus stable allongé. Enfin ne comptez pas sur moi pour faire le test.
Aprsè avoir regardé un peu plus attentivement, j'ai comme l'impression qu'elle ne va pas super bien. Je veux dire, je ne la connais pas vraiment, mais à chaque fois que je l'ai rencontré, elle m'a semblée beaucoup plus joviale, pleine de vie. Là elle m'a l'air, pensive, peu être un peu triste... En tout cas elle n'a pas cette étrange énergie que je lui croyais caractéristique jusque là. Enfin comme je l'ai dis, je ne la connais pas. Et puis je suppose qu'on à tous des coups de barre de temps à autre.
Je me retourne alors à demi vers elle, quitte à être bloquée ici, autant faire un peu la discutions et apprendre à connaitre un peu la personne qui m'a mis dans cette galère. Et puis je ne suis pas cruelle au point de me ficher royalement d'une personne qui semble triste à côté de moi. C'est peut-être aussi un peu de la politesse, même si j'aurais pu faire comme si je n'avais rien vu au finale, ça serait plus simple, mais bon...
- Est-ce que tout vas bien ? tu as l'air préoccupée. Enfin rien ne te force à me parler, mais quitte à être là...
Eve Delaunay
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 12.01.24 3:16Je vais t'offrir un monde
feat. Eden
J’observe les nuages qui défilent. Mes cheveux sont emportés dans le vent et mes vêtements s’agitent un peu avec la vitesse. Je laisse le lumière du ciel pénétrer ma rétine. Mon regard se perd sur un nuage qui paraît particulièrement duveteux. Duveteux comme la queue d’un écureuil. Une écureuil… Faut vraiment que j’arrête de laisser mes pensées vagabonder, moi. J’expire en fermant les yeux et ne bouge plus. Je me concentre sur les frissons qui sont amené par le vent et glissent sur ma peau. J’écoute le son des roues qui cognent parfois contre les rails, le bruit de l’eau qu’on peut entendre, au loin. Derrière mes paupières closent, je peux apercevoir les changements de lumière que provoquent les nuages ou le passage des oiseaux. Je me concentre sur toutes ces petites choses. Parce que ça m’évite de trop penser à lui. Enfin… Ce n’est pas que je ne veux pas penser à lui. C’est mon ami. Sans lui je serais sûrement encore cloîtrée dans une maison qui se fiche bien de moi. Mais là, tout de suite, j’ai pas envie de penser à lui. Ou je sais pas. C’est bizarre. En temps normal je ne me remémore pas sa présence. Perte de temps. Alors, presque, ça m’agace un peu de ne pas réussir à me fixer sur autre chose.
J’entends du mouvement pas loin de moi. Quand je rouvre les yeux, je vois Eden tournée vers moi. Je l’observe sans bouger. Elle ne voulait pas redescendre ? Je suis presque certaine qu’elle voulait quitter ce toit.
- Est-ce que tout vas bien ? tu as l'air préoccupée.
Hm ? Est-ce que ça se voit sur mon visage ? D’habitude, on me pose jamais la question. Enfin, Silvia a cette tendance à me laisser tranquille et me dire de ne pas mourir quand elle me prend en train de faire une bêtise. C’est pas une très grande empathique Silvia même si elle est super. Et Malfoy… Ben c’est un furet.
- Enfin rien ne te force à me parler, mais quitte à être là...
J’entrouvre les lèvres comme une amorce pour me mettre à parler. Comme un réflexe du passé. Une envie. Un élan. Mais je me stoppe. Mon expression reste suspendue comme ça alors que je suis parfaitement incapable de produire un son. Rien ne me force à lui parler… Enfin, techniquement, tout m’empêche de le faire.
Je referme la bouche, capitulant. Reposant mon crâne contre le toit froid du train, je ferme les yeux. Ça m’agace… Je suis pas sûre de ce que je veux. Je sais que j’ai pas envie d’être toute seule, ça me permet de ne pas trop cogiter. Et en même temps, comme elle me demande si ça va ben ça me fait cogiter, justement. Je rouvre les yeux avant de me relever pour m’asseoir en tailleur et être à nouveau à sa hauteur. Je lui adresse un regard avant d’ouvrir la bouche. Bon sang mon corps a envie de parler mais y a rien à faire. Mes mains se posent sur mes chevilles, déposant au passage ma tablette dans le creux de mes jambes et je baisse la tête.
Honnêtement, je ne me vois pas écrire. Et je sais pas réellement si je veux expliquer. J’ai un petit grincement de dent, agacée de ne pas être capable de parler.
J’allume la tablette et m’installe de sorte qu’Eden puisse voir ce que je fais. Sur un nouveau calque, je commence à dessiner une nouvelle silhouette. La mienne, cette fois-ci. Je me place à côté d’Émile. Je fais en sorte que ma main touche la sienne pour montrer qu’on était proche. Qu’on était ami. Je ne m’attarde pas sur les détails, tant que la silhouette est reconnaissable, c’est bon. Je regarde le dessin pendant un bout de temps, mon stylet en suspension au dessus du calque d’Émile. Puis je pose la pointe sur le curseur de l’opacité. J’attends. J’ai une sensation désagréable dans la poitrine. Et puis, lentement, je baisse le curseur. Petit à petit, le corps d’Émile devient transparent. C’est comme s’il disparaissait du dessin dans un fondu enchaîné. Et plus il disparaît, plus j’ai l’impression que c’est… concret ?
Je n’ai pas versé une seule larme après l’événement. Comme si ça n’avait pas tout à fait existé. Je sais pas pourquoi. Je suppose que j’aurais dû pleurer, pourtant. Mais à la place j’ai simplement arrêté de parler.
La pointe de mon stylo atteint le 0% d’opacité, effaçant totalement le garçon du dessin. Et sur un nouveau calque, j’écris :
« Il aimait le vent. »
J’inspire, le regard fixé sur l’écran. Sur le vide qu’il y a désormais à côté de ma silhouette. Sur cette toute petite phrase qui semble pouvoir tout dire et rien à la fois. Et j’éteins la tablette. Je dépose le stylet à son emplacement, le laissant s’aimanter sur le côté de l’Ipad avant de refermer la coque de protection devant l’écran. Je la range dans ma sacoche. J’ai soudainement plus du tout envie de regarder ce dessin.
Mes épaules s’affaissent un peu. Honnêtement j’ose pas regarder Eden. Je lui ai montré ça parce qu’on se connaît pas. Et on se reverra sûrement jamais. Donc c’est pas grave si elle sait. Elle va l’emporter avec elle quand on quittera le train et rien de plus ne se passera. Mais je n’ai jamais pu le dire à Silvia. La dernière fois que j’ai expliqué, c’était avec les policiers. Et c’est clairement pas avec mes géniteurs que j’en parle. Déjà je les vois plus. Très bien comme ça. Mais surtout, ils s’en foutent royalement. Le truc qui les a emmerdé dans l’histoire est que j’ai fugué. Puis qu’ils m’ont retrouvé au poste. Tu parles…
A nouveau, je ressens le besoin de m’allonger. Je ferme encore les yeux et replie mon coude pour poser mon avant bras devant mes paupières comme pour me couper du monde. La paume de main légèrement tournée vers le ciel, je pince mes lèvres. En réalité… C’est quand même étrange d’avoir partagé ça. Je reste quelques instants comme ça avant de dégager mes yeux. Mon bras se repose contre le toit du train, juste à côté de ma tête et je retrouver ma contemplation des nuages.
Je n’ai pas envie de pleurer. Je ne pense pas. Mais je me sens soudainement… triste. Vraiment, très triste.
Eden Carlyle
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 12.01.24 14:00Je vais t'offrir un monde
Lorsque je me propose comme oreille attentive, je la vois entrouvrir les lèvres, comme si elle allait parler. Mes sourcilles se froncèrent de frustration, elle ne serait pas muette finalement ? Ce serait un mutisme volontaire ? Ce n'est pas impossible. Est-ce qu'elle serait cependant prête à faire une exception pour moi ? J'attends un instant mais rien ne vint. J'aurais pas du me faire de fausse idée, peut-être qu'elle n'est pas muette de naissance mais qu'elle l'est devenue suite à un accident, ce serait un vieux réflex. J'ai été idiote de penser que je pouvais être spéciale à ses yeux. On ne se connait pas du tout, et je n'ai rien qui sort vraiment de l'ordinaire au point de pouvoir faire sortir quelqu'un d'un mutisme volontaire. C'était un espoir naïf et vain.
Après avoir fermé les yeux quelques instants, elle se redresse à mes côtés. Elle essaie à nouveau de parler, toujours sans succès. Je lui adresse un petit sourire compatissant. Elle reprend sa tablette et recommence à dessiner. Je crois qu'elle veux me montrer quelque chose, que c'est son moyens de communiquer avec moi, alors je prête attention à ce qu'elle fait.
Elle dessine deux silhouettes cette fois, celle du garçon de tout à l'heure et la sienne, les deux se touchent la main. Elle était donc proche de ce garçon. J'essai de comprendre ce qu'elle veut me dire lorsque je voir son stylet se poser sur la jauge d'opacité des dessins. Je devine le message qu'elle essaie de me transmettre lorsqu'elle descend peu à peu le curseur. Je relève les yeux vers son visage, elle à l'air très affectée par ce qu'elle fait. Ce que je peux comprendre, elle est littéralement en train d'effacer une personne qu'elle à aimé, je conçoit que ça doit faire mal.
Je reste silencieuse, ne sachant pas vraiment quoi dire ou faire. Je ne connais pas ça encore, je n'ai jamais perdu quelqu'un de très cher à ma vie. Pour mon plus grand soulagement évidemment. Je ne suis pas naïve à penser que mes proches sont immortel, mais je préfère éviter de trop y penser j'avoue.
Lorsque le garçon à finalement complètement disparu elle écrit par dessus : "Il aimait le vent.". Je comprends mieux pourquoi elle est monté sur ce toit. Je ne suis pas très douée pour réconforter les gens pour être honnête. Je suis un peu démunie face à elle, et la seule chose que je fais c'est lui tapoter gentiment le dos en signe de compassion.
J'avoue que je ne pensais pas qu'elle me parlerai d'un passé aussi lourd aussi facilement. Mais après tout, beaucoup de gens préfèrent parler à des inconnus plutôt que des gens qu'il connaissent, ainsi il n'y a pas de conséquence. Je peux comprendre ça. Enfin je remarque tout de même qu'elle évite mon regard maintenant.
Finalement, elle s'allonge à nouveaux. J'ai peur de la déranger, peut-être qu'elle préfèrerai être seule maintenant ? Peut-être qu'elle s'en veux de m'en avoir parlé ? Je ne sais pas vraiment quoi faire pour l'aider, ou lui remonter le moral. Peut-être qu'il suffirait que je lui montre que je la soutiens, qu'elle n'est pas seul. Enfin la seule idée qui me vient pour ça est probablement une très mauvaise idée.
Tout doucement, avec la plus grande précaution du monde, je m'allonge sur le toit à ses côtés. Bon sang, qu'elle mauvaise idée ! Je suis terrifiée. Je plaque mes mains très fort sur le train, comme si ça pouvais m'aider à rester coller au cas ou je tombe. Je ferme alors fortement les yeux pour essayer d'oublier ce que je suis en train de faire. Je grince un peu des dents en lui répondant.
- Bon sang, regarde ce que tu me fais faire...
Eve Delaunay
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 12.01.24 15:40Je vais t'offrir un monde
feat. Eden
A part observer le ciel, je ne sais pas quoi faire. Tiens, peut-être qu’Émile est là haut ? On dit qu’on monte au ciel lorsqu’on meurt, pas vrai ? C’est un peu débile de dire ça… Quand on meurt on est enterré ou incinéré. Je vois pas comment on peut monter au ciel. Retourner à la terre me semble plus approprié comme expression. Et pourtant… C’est quand je regarde le ciel, que je ressens le vent dans mes vêtements et mes cheveux, que je pense à lui. L’air, ça lui correspond bien comme élément.
Honnêtement, je m’attendais à ce qu’Eden s’en aille. Elle m’a dit qu’elle ne voulait pas rester et elle a l’air assez mal à l’aise sur le toit. Donc je pensais qu’elle partirait. On se connaît pas trop, elle a pas de raison de rester, si ? Puis elle m’a déjà tapoté le dos. Je vois pas trop ce qu’elle pourrait faire de plus. Non, en fait, je m’attendais à rien de plus. Je sais même pas pourquoi j’ai raconté ça, moi. Peut-être parce que c’était une occasion… Une sensation. Une ambiance. Je ne sais pas. Le fait qu’on ne se connaisse pas, également.
Donc quand je la vois, avec le plus de précaution possible, s’allonger à côté de moi, je cligne des yeux. Je la regarde faire en restant immobile. Elle plaque ses mains contre le toit du train dans un geste crispé tout en fermant les yeux très fort. Oh. Elle a vraiment pas l’air à l’aise.
- Bon sang, regarde ce que tu me fais faire...
…
Je te regarde, Eden.
Je pense que c’est des mots que j’aurais pu lui dire. Ou même que j’aurais aimé dire. Mais bon… Ce n’est pas trop possible. Mais quand je vois l’effort que ça lui demande, je ne peux pas m’empêcher d’avoir un petit sourire qui fini par étirer mes lèvres. Elle est mignonne. Dans le sens gentil, on s’entend. Bon, elle est jolie aussi, c’est sûr mais là c’est pas trop le contexte pour observer ses traits. Quoi que… laisser mes yeux se balader sur son visage, ça me permet de penser à autre chose. C’est plus naturel et familier pour moi d’observer plutôt que de parler de mon passé. Alors, pendant un instant, je fais rien. Je me contente de la regarder. Après tout, c’est ce qu’elle m’a demandé de faire, non ?
Et puis, doucement, je finis par poser ma main sur la sienne. Je me serais bien rapprochée plus mais elle m’a dit qu’elle n’aimait pas le contact. Alors je me contente de ça. Ce contact de nos mains, c’est un remerciement. C’est une façon de l’apaiser aussi. Si jamais je sens qu’elle glisse, je peux la rattraper.
Pendant un bout de temps, je reste comme ça, sans rien faire. Je la regarde. En réalité, le fait qu’elle ait les yeux fermés m’a pas mal aidé à tourner les miens vers son visage. J’osais pas la regarder tout à l’heure parce que j’avais pas envie de voir son expression. Je sais pas, j’aime pas attirer la pitié. Et puis j’ai jamais parlé de ça à personne donc je ne sais pas comment les gens peuvent réagir. Et… Ben je sais pas… J’ai peur de ce que je pourrais lire dans leur regard ? Mes parents n’ont pas montré de compassion, ils étaient plutôt furieux. Alors… J’ai du mal à savoir de quelle façon on pourrait « bien » réagir.
Mais je dois avouer… La façon dont elle s’allonge sur le toit du train alors qu’elle semble parfaitement terrifié me touche. Elle fait ça seulement pour être près de moi, c’est ça ? J’ai envie de m’approcher d’elle. Je peux m’approcher d’elle ? Pendant une petite seconde je reste indécise avant de glisser doucement vers elle. Et je pose mes lèvres contre sa tempe en fermant les yeux. Lorsque je romps le contacte, je lui adresse un sourire. C’est ma façon à moi de la remercier puisque je ne peux pas le formuler à voix haute, je lui montre. Et puis je me recule un petit peu pour ne pas l’embêter plus.
Eden Carlyle
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 12.01.24 19:29Je vais t'offrir un monde
J'essaie de garder mon calme et de ne pas penser que je peut à tout moment basculer et mourir dans d'atroces souffrances. Tiens maintenant que j'y pense, est-ce que je manquerai terriblement à quelqu'un si je tombais de ce train ? Je n'en ai pas envie évidement, je vie pour moi avant tout, pas pour être aimée des autres, mais la question s'impose à moi. Est-ce que ma disparition peinerai autant quelqu'un qu'Eve est peinée de la perte de ce garçon. Je sais que mon père serait dévastée, comme je le serait si je le perdait. Il est à l'heure actuelle l'une des chose les plus importante de ma vie. Ma mère et mon frère seraient surement triste aussi mais le montrerai le moins possible. J'ai du mal à imaginer ce qu'il pourraient devenir qu'ils me perdaient de manière définitive. C'est quand même une question étrange à ce poser, mais je suppose qu'avec la situation dans laquelle je me trouve ce n'est pas particulièrement étonnant.
J'ai un petit pincement au cœur en me disant que je manquerai vraiment à personne d'autres que ma famille si je venait à disparaitre. Enfin, je suppose que c'est ma faute, je n'ai jamais eu de vrai amis dans ma vie, souvent des gens avec qui je m'entend bien, avec qui il est sympa de passer du temps mais pas que ça peinerai de perdre. Enfin bon essayons de penser à autre chose qu'à ces hypothèses moroses, je crois que ça empiète un peu sur mon humeur.
C'est Eve qui me sort de mes pensées en posant une main sur la mienne, sûrement pour essayer de me détendre. Je n'ouvre pas les yeux, mais mon nez et mes sourcilles se défroncent un peu. Au moins si je tombe, je ne suis pas complètement sûre de mourir, c'est déjà ça je suppose. Je reste silencieuse, fait attention à chaque bruits, chaque mouvements du trains qui pourrait être suspecte et nous annoncer que nous courrons un danger.
C'est le contacte de lèvres sur ma tempes qui me font finalement ouvrir les yeux. Je me raidis un peu sous le coup de la surprise. Ne pas faire de mouvements brusques, ne pas faire de mouvements brusques, garder un calme olympien. Je tourne alors la tête vers Eve une fois qu'elle s'est éloignée de moi. Elle m'offre un sourire qui semble... reconnaissant. Ce doit être sa manière de me remercier de rester avec elle, je suppose. Il est vrai que dans sa situation j'aurais surement fait la même chose pour montrer ma gratitude.
- J'ose espérer que c'est ta manière de me remercier.
Enfin voyons le bon coté des choses, au moins je ne pense plus à ce fichu train en marche et le danger qu'il représente. Pendant quelques instants du moins.
Eve Delaunay
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 12.01.24 22:45Je vais t'offrir un monde
feat. Eden
Elle a l’air de se détendre un petit peu à mon contact. Je crois ? J’espère. J’aimerais en tout cas. Parce que en soit, tant qu’on ne fait pas trop de mouvement brusque, on ne risque rien. C’est même limite plus stable allongé puisqu’on a moins de prise au vent. Le seul risque serait de glisser mais si on ne roule pas sur nous-même ça devrait aller.
Lorsque je pose mes lèvres sur sa tempe dans un petit bisou de remerciement, elle finit par ouvrir les yeux. Elle a l’air étonnée. Ou crispée ? Bah. De toute façon, c’est pas comme si j’avais 36 façons de me faire comprendre donc elle devra se contenter de ça. Enfin, je suis sage là, franchement ! Je me suis même reculée et tout. Donc pas de quoi être énervée normalement. Ça serait dommage qu’elle soit énervée alors que j’essaye de la remercier. Parce que c’est vrai que sa présence me fait du bien. Je ne me concentre pas trop sur Émile, de cette façon. A l’inverse, je laisse mes pensées sur Eden. Je l’observe sagement.
- J'ose espérer que c'est ta manière de me remercier.
Je hoche la tête alors que mon sourire s’élargit un peu. En réalité, ça m’aurait plu de me blottir contre elle et fermer les yeux. Peut-être dormir, même. Ça me ferait pas de mal je pense. Mais elle va me jeter du haut du train si je la colle trop, si j’ai bien compris. Alors je me contente de ça pour le moment. Je continue de l’observer en lui souriant mais sans rien faire de plus. Le vent est agréable. Je me sens en suspension et j’ai l’impression que je pourrais rester là des heures.
… Ou pas.
J’entends une voix.
- Hm ? Pourquoi elle est ouverte cette trappe ?
Je me redresse. Et merde ! Eden n’avait pas fermé derrière elle ? Quoi que, c’est pas hyper important. Je commence déjà à retirer mon gros pull alors que j’entends quelqu’un qui escalade l’échelle. Et dès que sa tête sort je lui balance le vêtement de toute mes force dans la tronche. Le mec pousse un juron et j’entends une chute. Ok, ça va nous faire gagner du temps ça. Déso pas déso mais j’ai pas envie d’avoir de problème. Bon je perds mon pull dans l’histoire… Snif. C’était l’un de mes préféré. Mais comme je l’ai trouvé en ligne, je pourrais toujours le recommander.
J’attrape mon sac et tire sur la main d’Eden pour la faire se relever. Désolée mais si tu ne veux pas te faire chopper en train de faire une grosse bêtise avec moi, va falloir me suivre. Et je ne suis pas sûre que tu veuille redescendre par la trappe quand un mec furax s’y trouve.
Je me mets à trottiner en la tirant derrière moi. J’avais repéré une fenêtre ouverte en arrivant. J’ai bien fais. Bon en même temps je commence à avoir l’habitude.
- C’est quoi c’bordel ?!! Y a du monde sur le toit ???!
Oups oups. On a intérêt à disparaître si on ne veut pas se faire chopper et être blacklistée de tous les événements de Londres ! Dès qu’on arrive à la fenêtre, je me penche au dessus du vide pour vérifier qu’elle est toujours ouverte et heureuse c’est le cas.
Je me tourne vers Eden et lui adresse un regard. Puis je nous pointe toutes les deux du doigt avant de désigner la fenêtre en dessous. C’est pour la prévenir qu’on va passer par là. Désolée pour la proximité mais là, on va pas avoir trop le choix. Je passe un bras autour de sa taille et je nous laisse tomber dans le vide. Mon autre main se rattrape à la prise repéré un peu plus tôt sur le bord du toit. Et, dans un mouvement de balancier, on rentre par la fenêtre. Bon la réception est pas la plus optimale mais ça va. Ça aurait pu être pire. Et vous allez me dire… comment j’ai fais pour nous faire passer par la fenêtre alors qu’Eden me dépasse d’une tête. Heu… J’avoue je sais pas. J’ai l’habitude de faire de l’escalade et du parkour. Mais je pense que c’est surtout l’adrénaline parce que pour le coup, en temps normal, j’aurais pas pu. Je souffle un grand coup en relâchant Eden et m’assoit contre le mur. Puis je pose le dos de ma main devant ma bouche. J’ai envie de rire ! Purée qu’elle aventure. J’ai le corps encore gonflée d’adrénaline. J’ai l’impression d’être traversée par de l’électricité.
Je relève ensuite un peu la tête pour regarder autour de moi. Et je ne sais pas si c’est le coup du sort, la chance ou une autre force qui agit mais le wagon est parfaitement vide. Donc pas de témoin. Je souffle un grand coup avant de récupérer ma tablette. Et j’écris dessus.
« Désolée pour ça. Mais comme ça on devrait pas se faire chopper. »
Et je lui fais un pouce en l’air. Si le mec n’a pas eu le temps de nous voir, il y aura aucune répercussion. Puis j’écris à nouveau dessus avant de lui montrer.
« C’est mieux pour ton casier, non ? »
Il me semble bien que son casier devait rester vierge. Donc il valait mieux qu’on ne nous attrape pas, pas vrai ?
Eden Carlyle
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 13.01.24 1:21Je vais t'offrir un monde
La situation commence enfin à se détendre un peu, je suis plus calme, Eve aussi, elle souris en tout cas. Nous nous observons en silence, tout est plus calme. Je ne vais pas dire que je suis alaise dans cette position, mais j'arrive au moins à ne pas tourner de l'œil en voyant le paysage défiler derrière elle.
C'est alors que la situation dégénère et bien trop vite à mon gout. Un voix se fait entendre depuis la trappe. Je me tétanise de peur, bon sang, on va avoir de très très gros ennuis. Quelle imbécile, j'ai oublié de refermer cette trappe. Je lance un regard mortifié à Eve, mais la voit retirer son pull. Je mis du temps à comprendre, mais lorsqu'elle lance le vêtement à la figure de la personne montant à l'échelle. Un vacarme se fait entendre suivit de jurons et Eve ne perd pas une seconde. Elle attrape son sac puis ma main et m'aide à me relever. Bon sang, comment on va se sortir de là ! Elle semble savoir ce qu'elle fait, mais est-ce que c'est une bonne idée de la suivre ?
Ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix de toute manière, elle m'entraine déjà derrière elle et puis c'est ça où le vigil derrière puis l'expulsion du train. Elle m'emmène au bord du train et me fait des signes que j'ai bien peur de comprendre. Elle passe son bras autour de ma taille et instinctivement, je ferme les yeux. M'attendant déjà à la chute et la douleur qui allait suivre. Je ne me suis jamais cramponnée aussi fort à quelqu'un de toute ma vie.
Le choc qui vint fut beaucoup moins douloureux que ce que j'avais imaginé. Lorsque je rouvre les yeux, je suis à l'intérieur du train, à moitié allongée sur Eve. Je suis un peu sonné j'avoue, mais ça va. Je suis en train de réaliser ce qu'on vient de faire. On vient de sauter du toit d'un train en marche. On est passé par la fenêtre d'un train, en marche. J'ai précisé que le train est en marche ?
Bon sang, tout est allé si vite. Eve souffle fort et se pose contre un mur, j'en fais de même, encore abasourdie par ce qu'il vient de se passer. Je prend de grandes inspirations, pour clamer mes nerfs tendus à souhait. Je tourne la tête vers Eve, nan mais je rêve, elle est en train de rire. Je lui donne un petit coup dans l'épaule.
- Bon sang Eve, il n'y a rien de drôle ! On aurait pu se faire avoir, expulsées du train, ou pire on aurait pu se tuer en sautant de ce train !
Je parle à voix basse, pour être sûre que personne ne nous entende, même si le wagon semble vide, pour mon plus grand soulagement. je ne sais pas ce que j'aurais fait qu'il y avait eu des témoins, la misères dans laquelle ça nous aurait mises.
Eve sort à nouveau sa tablette et m'écrit un message dessus : "Désolée pour ça. Mais comme ça on devrait pas se faire chopper." J'hoche la tête, je ne sais pas trop quoi lui répondre. Elle me fait un pouce en l'aire comme si tout allait bien. Je crois que je ne réalise pas bien ce qu'il vient de se passer, ce qui semble être son cas également. Elle m'écrit ensuite un nouveau message : "C’est mieux pour ton casier, non ?" J'hoche à nouveau la tête.
- Sûrement oui.
Encore une fois, cette banalité qu'elle donne me choque, comment peut-on être aussi détendu après ce qu'il vient de se passer ? Je crois que je vais prendre un peu plus de temps pour me calmer, personnellement, je ne fait pas de telles dangerosités tous les jours.
Après un petit moment, adossée contre ce mur, ma lucidité revint à peu près à son état d'origine. Puis la réalité me frappé, bon sang, nous somme dans un couloir vide, il n'y a rien de plus suspect. Je me relève rapidement, attrape la main d'Eve au passage et l'entraine derrière moi. J'ai repris mon sérieux ordinaire, moi qui ne voulais pas me faire remarquer dans ce voyage, si on nous croise maintenant, c'est loupé.
J'entrainai Eve jusqu'à ma chambre et fermai la porte derrière nous. Ils ne viendront pas nous chercher dans une chambre, surtout s'il n'ont pas vu nos visages. Gardant mon sang froid, j'adresse un rapide regard à Eve avant de fouiller rapidement dans mon armoire pour en sortir des vêtements propres.
- Ils ne viendront pas nous chercher ici, tu peux t'installer, mais s'il te plait, j'aimerais éviter une nouvelle catastrophe. Je vais me changer, j'en ai pas pour longtemps.
On sait jamais, peut-être qu'il n'a pas vu no visage, mais qu'il a aperçus nos vêtements. On est jamais trop prudents. Je vais alors m'enfermer dans la petite salle de bain et me change rapidement. J'en profite aussi pour me passer un peu d'eau sur le visage et sur la nuque, après tout ce stress, ça me fait le plus grand bien.
Je reviens ensuite dans ma chambre, je ne vais quand même pas la laisser toute seule, j'ai comme l'impression qu'elle serait capable de nous mettre dans un nouveau bourbier en moins de deux.
Eve Delaunay
Sujet: Re: Je vais t'offrir un monde 13.01.24 12:12Je vais t'offrir un monde
feat. Eden
C’est marrant ! Faut avouer que c’est marrant quand même ! J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure et je dois avouer que j’adore cette sensation. Sentir l’électricité dans mon corps, entendre les battements dans ma poitrine et me rappeler la sensation du vent qui m’enveloppe. Puis le meilleur truc dans l’histoire c’est de se dire qu’on est indemne mais surtout qu’on a filé sous le nez du staff sans se faire chopper. Et ça, ça, c’est vraiment grisant. Je me sens un peu James Bond ou Ethan Hunt dans ce genre de situation. Bon, c’est vrai que je me suis déjà faite prendre quelques fois. Mais quand j’arrive à filer entre les doigts de la police c’est un truc de ouf. Et là on l’a fait sur le toit d’un train ! Tu parles d’une histoire à raconter. Je garde bien la sensation dans ma tête pour ne pas oublier. Je pense que ça se reproduira pas de si tôt.
Je sens une petite tape sur mon épaule.
- Bon sang Eve, il n'y a rien de drôle ! On aurait pu se faire avoir, expulsées du train, ou pire on aurait pu se tuer en sautant de ce train !, s’exclame-t-elle dans un murmure, comme si on pourrait se faire choper.
Et ça relance mon rire. Enfin « rire ». C’est vrai que y a un petit son qui sort mais franchement c’est pas tout à fait comme à l’époque où j’avais ma voix. Mais bon… Il paraît que mon « trouble » m’empêche pas de rire ou tousser. J’ai déjà émit des sons aussi, en me faisant mal. Donc ouais je suppose que ça fonctionne bizarrement mon affaire.
Enfin bref. Je sors ma tablette pour communiquer un peu avec Eden. Même si elle a l’air un peu secouée, au moins elle prend le temps de lire et hocher la tête. Bon, ça va, elle voit que j’ai pas fais ça pour m’amuser à lui faire peur.
- Sûrement oui.
Je hoche aussi la tête. C’est même sûre ! Bon, je sais pas si se balader sur le toit d’un train en marche nous aurait valu une garde à vue mais maintenant y a des convocations pour tout et pour rien. Donc sait-on jamais. Et puis juste pour l’image. Perso je m’en tape d’être mal vu par la compagnie ferroviaire de Londres mais je sais pas ce qu’il en est pour elle.
J’expire, cessant mon rire pour regarder Eden en souriant. Elle a l’air d’essayer de se calmer en s’adossant au mur. Et dès qu’elle semble plus tranquille, elle se remet à stresser. Ouaaah la vache, cette fille est une tendue d’la vie, hein. Elle m’attrape la main pour me faire me relever et les rôles s’inversent. Cette fois, c’est elle qui me tire à sa suite d’un pas pressé.
On traverse le train et je regarde un peu autour de moi, tournant la tête et levant parfois les yeux, comme un gamin qu’on traîne dans un endroit inconnu et à qui on ne laisse pas le temps de découvrir.
On arrive dans une cabine. Sa cabine ? En tout cas, elle a la clé donc je pense que c’est sa chambre. Elle m’adresse un regard, j’incline la tête, et elle donne un tour de clé dans la serrure. Hm ? Elle se met à fouiller dans son armoire. Elle veut se changer ? Pour quoi faire ? Ah c’est vrai que le toit du train n’est peut-être pas hyper propre, j’y avais pas pensé.
- Ils ne viendront pas nous chercher ici, tu peux t'installer, mais s'il te plait, j'aimerais éviter une nouvelle catastrophe. Je vais me changer, j'en ai pas pour longtemps.
Éviter une catastrophe ? Ben justement, c’est moi qui nous ai évité la catastrophe en nous faisant passer par la fenêtre. Je comprends pas trop pourquoi elle me dit ça… Mais bon, elle m’a dit de m’installer alors… Je regarde un peu autour de moi pendant qu’elle va s’enfermer dans sa salle de bain. Sur la table de chevet, je remarque une petite photo. Je le connais lui ! C’est une pianiste. Que j’aimais pas, qui plus est. Trop technique, pas assez « libre » dans sa façon de jouer. Mais bon, j’en ai bouffé un peu pendant mes cours de piano. En tout cas ils semblent proches sur la photo. Ce serait quelqu’un de sa famille ? Hm…
J’ai un frisson qui remonte le long de mon dos. L’adrénaline redescend et me rappelle que je n’ai plus mon pull. On ne va pas se mentir, se balader en tee-shirt à manches courtes sur le toit d’un train en mouvement en pleins mois de Novembre, c’est froid. Entre le vent et la température basse, bon. Pas besoin de faire un dessin. Je frissonne et passe mes mains sur mes bras pour les frotter un peu. C’est à ce moment là que je constate que mon épaule me fait mal. Ah. Quoi encore ? Je fais quelques mouvements pour essayer de faire partir la douleur puis ça me frappe. C’est le bras que j’ai utilisé pour nous suspendre. C’est vrai qu’il a bien l’habitude de mon poids donc en temps normal ce genre d’acrobaties ne posent pas de soucis mais là j’avais Eden avec moi. Et puis elle est sacrément grande donc elle fait son poids pour mes petits bras hein ? Je souffle, agacée. Bon. Tant pis.
Je pose ma sacoche sur le sol, retire mes chaussures et farfouille dans mon sac. Je récupère en petit dinosaure en crochet déjà entamé et vais m’asseoir sur le lit d’Eden. Je choppe la couverture pour n’emmitoufler dedans comme un burrito et me laisse tomber sur le côté. Sur mon épaule qui a pas mal. Y a que ma tête qui dépasse et mes mains. Et je reprends mon crochet en attendant qu’elle se change. J’ai presque fini ce p’tit bonhomme donc c’est l’occasion, là. J’optimise mon temps.
Quand la porte de la salle de bain s’ouvre, je ne relève pas la tête. Concentrée sur mon dino, je ne capte pas tout de suite qu’Eden est à nouveau dans la pièce. C’est quand je la vois entrer dans mon champ de vision que je lève les yeux vers elle. Je boucle ma bestiole, retire mon crochet et lui tend. Si elle l’aime bien, elle peut l’avoir. J’en fais pleins donc c’est pas comme s’il allait me manquer. C’est comme les étoiles en origami. J’en ai trop de ces machins là. Dès que je m’ennuie j’en fais. Bon, un dino en crochet prend plus de temps. Mais comme je peux souvent m’ennuyer quand je sors, ben finalement j’en ai fais pleins. Ils sont tous sur une petite étagère derrière moi dans mon décors de live. Et la famille grandis trop vite. On me le fait remarquer souvent, dans les coms.
Enfin bref. Celui là est blanc et rose. Il a une grosse tête ronde et de toutes petites patounes. Et je tends un peu plus mon bras pour faire comprendre à Eden qu’il est pour elle. Quand elle le prend dans les mains, je me penche en tendant le bras pour attraper ma tablette dans mon sac sans quitter son lit et sa couette. C’est agréable, je commence à me réchauffer.
J’écris ensuite :
« Il s’appelle Bibbidi. »
Ouais, sa couleur rose me faisait penser à la robe de Cendrillon. Pas la bleue, la rose hein, on se comprend. Puis j’écris à nouveau.
« Si tu veux je te ferai ses frères, Bobbidi et Boo. »
Ouais parce que Bibbidi ne peut pas aller sans Bobbidi et Boo. Enfin. Au pire si elle aime pas, je les ferrai pour moi et ils rejoindront mon étagère à crochet.
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