Bon, il est temps de partir. Aujourd'hui à lieu au musée du Louvre une exposition à laquelle je me dois d'aller faire  un tour. Si habituellement je ne prends pas souvent part à ce genre d'évènement, cette fois ci, par respect, il va falloir que je m'y traîne.

Une exposition de peinture, soit une chose dans laquelle je ne m'y connais vraiment pas beaucoup, je m'y été essayée très jeune, quand ma mère cherchait encore dans quel domaine artistique que devrait exceller, mais j'ai lâché l'affaire, vraiment très vite, alors elle aussi. De toute manière son rêve était que je sois danseuse comme elle, elle aura eu ce qu'elle voulait finalement, au moins durant une période.

La peinture est l'art dans lequel mon frère à décidé de briller, et je dois avouer que même si je ne suis en rien une professionnelle ou critique d'un quelconque art, il est vraiment doué. Que voulez-vous, "c'est un Carlyle, il a l'art dans le sang !". Ce que je peux détester les journaux parfois. Je jette l'article sur mon canapé avant de me lever et de quitter mon appartement après une petite caresse à Utopia.

J'arrive rapidement à l'exposition et commence à vagabonder. Il y a pas mal de monde. Ce n'est pas si étonnant, la mythologie est mise à l'honneur pour l'occasion et c'est un sujet qui intéresse pas mal de gens. Je me balade un moment avant d'enfin tomber sur la peinture de mon frère : "Sunshine and Midnight Rain" par Alexander Carlyle. Je croise les bras et l'admire un moment, observant les couleurs, les détails, les contrastes... Il a du talent, c'est indéniable.

Ses recherches n'avançaient jamais. À ce stade, dire qu'elles avançaient auraient été le changement miraculeux de son année. Raphaël soupira et repoussa les carnets entassés autour de lui. Il manquait d'informations. Il fallait qu'il en apprenne plus, pour combler les vides.

D'ordinaire, le monde extérieur était de ce qu'il évitait. Trop de risques d'être suivi et d'être repéré par ses ennemis. Mais c'était aussi une source d'information essentielle dans sa situation actuelle. Il embarqua un bloc-notes et une trousse dans un sac à dos, enfila son éternelle surenchère de vêtements avec un t-shirt, un pull et un manteau dont il pouvait facilement ressortir la capuche si le soleil sortait trop.

Emmitoufflé dans tout ça, il sortit de chez lui sous le regard surpris de ses parents, qui n'eurent pas le temps de faire de commentaire. À l'origine, il se dirigeait vers une bibliothèque, où il aurait pu trouver assez de documentations. Mais son regard fut attiré par une affiche d'exposition de peinture. Une image... familière. Il resta planté devant un moment. Où avait-il déjà vu cette scène ? Pas à Paris. Donc la question n'était pas seulement où. Mais quand.
Il entra dans le bâtiment.

Retrouver le tableau lui prendrait bien plus de temps que prévu. L'endroit était grand, et il y avait assez de monde pour qu'il se sente mal à l'aise. Il se recroquevilla dans l'épaisseur de ses vêtements pour éviter les regards, errant entre les visiteurs et s'attardant à peine sur les tableaux, un par un. Il relevait les yeux le temps de les regarder pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas de celui qu'il avait vu sur l'affiche, puis il reprenait sa marche, tête baissée. Il aurait dû rester chez lui, ou filer en ligne droite à la bibliothèque. Mais il voulait savoir pourquoi cette image était si familière...

Je suis restée là un moment à regarder cette peinture. Je sais bien qu'elle est très belle d'un point de vu technique, mais pour moi elle a une petite valeur sentimental. J'ai beau ne pas être très fusionnelle avec mon frère, il reste quelqu'un de ma famille. Alors ça a une importance pour moi. Mais en dehors de ça je ne suis pas très sensible à la peinture, ou en tout cas beaucoup moins qu'a la musique ou la danse.

Il n'est pas difficile à comprendre que ce sont le dieu Apollon et la déesse Artémis qui sont représentés sur cette peinture. Ca me fait penser à mon amie Artémis, et la coïncidence des deux homonymes soient très liés aux animaux. Sur la peinture de mon frère Artémis est entourée de plusieurs biches. Ce qui pourrait bien représenter mon amie aussi il faut dire. Cette pense fait naitre un petit sourire amusé sur mes lèvres. Je prit une photo de la peinture et l'envoya à mon frère comme une preuve de mon implication accompagné de quelques compliments. Je crois que je vais aller voir ailleurs maintenant.

Je me retournai alors prête à reprendre ma visite, mais en faisant un pas en avant, je heurtai quelqu'un qui marchai rapidement. Je perdis l'équilibre vers l'arrière et du faire quelques pas pour me stabiliser, manquant de franchir la ligne de distance imposer avec les œuvres et tomber sur le tableau de mon frère. Mais un fois mon équilibre repris, mes yeux tombèrent sur un homme, recroquevillé sur lui même visiblement pressé.

- Excusez moi, je ne regardais pas devant moi.

Je lui offrit un petit sourire poli pour appuyer mes excuses.

Il ne trouvait pas le tableau qui lui était familier. Mais tout à ses tentatives d'avancer sans attirer l'attention, il ne vit pas la fille qui finit par le percuter plus qu'elle ne le vit, elle. Au lieu de réagir normalement, il sursauta, bondit d'un pas en arrière comme si elle l'avait brûlé.

Avec un regard un peu paniqué, et sans répondre tout de suite, il vérifia le point d'impact. Il ne voyait rien sur son manteau, ne sentait rien dans son bras. Peut-être que la collision était vraiment un accident et non une forme d'attaque, mais par prudence, il préféra rester à distance de la jeune fille avant de vraiment la regarder et l'écouter. Elle s'excusait. Était-ce sincère, ou était-ce une ruse ? Il tourna la tête vers le tableau qu'elle regardait et fronça un peu les sourcils.

C'était une représentation claire de figures mythologiques. Autrement dit, d'anciens immortels qui avaient quitté ce plan ou s'étaient réincarnés. Les humains aimaient beaucoup les représenter, même maintenant qu'ils n'y croyaient plus vraiment et que les immortels préféraient se cacher plutôt qu'utiliser ouvertement leurs pouvoirs. Pourtant quelque chose l'intriguait. Elle semblait avoir beaucoup d'intérêt pour cette peinture.
Plus qu'une personne normale n'aurait dû en avoir.

- Pourquoi tu regardais cette peinture ?

C'était une question qui paraissait anodine, mais elle était déterminante. Sa réponse et sa réaction lui permettrait de savoir quelle hypothèse était la plus vraisemblable parmi toutes celles que son regard sur cette peinture pouvait sous-entendre.

Bon sang,  je ne lui ai pas rentré dedans assez fort pour susciter une réaction pareil si ? C'est comme si je lui avais donné une énorme coup de jus, mais je n'ai rien senti alors non, c'est pas ça... Il s'inspecte et reste à distance comme si j'avais pu lui transmettre une maladie mortelle. J'ai pas la peste ou la galle non plus ! J'aurais presque l'impression d'être une bête dans sa réaction et son regard.

Son regard se porta ensuite sur le tableau dans mon dos, il sembla l'intriguer. Peut être qu'elle lui plaît tout simplement, mon frère a assuré, et puis si sa peinture a été exposé ici c'est bien parce qu'elle pourrait plaire au public alors ça ne serait pas étonnant.

Je fut étonné quand il posa sa question, elle est plutôt banale mais est-ce que ça serait vraiment d'une importance capitale pour un Inconnu. La plupart des gens déduisent rapidement que si un personne regarde une peinture avec attention c'est qu'elle lui plaît particulièrement ou lui parle d'une certaine manière, par le message qu'elle renvoie. Je me demande bien ce que ça peut lui faire de savoir pour je regarde une peinture mais bon, je ne vois pas pourquoi je ne lui répondrai pas. Ça ne me coûte rien de lui dire que je connais le peintre personnellement.

- C'est mon frère qui l'a peint, je m'intéresse aux travaille de mes proches, et je la trouve très jolie.

Je ne pense pas qu'il y ai besoin d'en dire plus. Je ne pense pas que ce soit la réponse qu'il attendait, mais bon, c'est honnête.