La semaine avait été épuisante. Même si ses amies ne passaient plus à l'appartement depuis quelques temps, ce qui lui faisait un bien fou niveau moral, les côtoyer pendant cinq jours tirait beaucoup sur son énergie. D'autant plus qu'elle n'avait eu aucun tournage cette semaine, qu'elle n'avait donc raté aucun cours, et qu'elles s'étaient retrouvées toutes les quatre sans interruption. Autant dire qu'elle était épuisée quand elle rendra et que son premier réflexe fut de s'effondrer dans le canapé. Elle avait pas mal de choses à préparer pour ses cours de la semaine prochaine, mais ça attendrait.

Contrairement à ses habitudes, Zoé ne prit même pas la peine d'essayer de trouver un film ou une série à lancer pour poser une petite ambiance sur ses instants décompressions. Rien que l'idée de devoir se concentrer sur l'écran la fatiguait. Elle leva les yeux vers la porte de la chambre de Nathan. Est-ce qu'il était à l'appart ou est-ce qu'il était sorti ? Peut-être qu'il était en train de travailler. Dans le doute, elle n'alla pas frapper. S'il était là, il sortirait quand il aurait terminé ; il avait dû l'entendre rentrer.

Elle se leva en s'enroula dans son plaid pour allez chercher un truc à grignoter dans la cuisine. Leçon n°1 dans sa vie, il n'existait aucune fatiguqe psychologique qui ne se soignait pas au moins un peu avec de la nourriture. Et il y avait un paquet de cookies entamé quelque part. Il suffisait de se rappeler dans quel tiroir elle les avait rangés en début de semaine.

Alors qu’il mettait la touche finale à l’écriture de son prochain podcast dans sa chambre, Nathan entendit le bruit familier de la porte d’entrée qui s’ouvrait et se refermait, signe que Zoé était rentrée de cours. Dans quel état il allait la trouver après une journée avec le Trio Infernal ? Il en avait une petite idée. Mais aujourd’hui, si tout se passait bien, il aurait de quoi lui remettre du baume au coeur. Avec un sourire, il tourna la tête vers une petite enveloppe qui traînait sur son bureau depuis quelques semaines déjà. C’était le moment, il le savait. Même si cela ne faisait que deux mois qu’ils se connaissaient, le bon feeling intial avait plus que perduré. C’était même une belle amitié qui faisait son chemin entre les deux jeunes gens. Si bien qu’il se sentait de lui faire une proposition un peu dingue.

Il tapa à la hâte ses dernières lignes de texte qu’il sauvegarda précautionneusement, et après avoir pris l’enveloppe en main, quitta sa chambre pour rejoindre leur spacieuse pièce à vivre, jetant instinctivement un regard vers le canapé. Mais le bruit d’une porte de placard qui claquait attira son attention vers la cuisine, où il vit une tête blonde émerger d’un plaid qui cherchait désespérément quelque chose, qu’il devina être de la nourriture.

- Le mode Burrito activé ? Si tôt ? Et en plus tu pilles le garde-manger ? Wow … Ta journée était si horrible que ça ?

Sa petite bouille déconfite lui tira un sourire plein de compassion alors qu’il s’approchait à son tour de la cuisine.

Bon, où avait-elle mis ce paquet de cookies ? Elle eut beau fouiller les tiroirs où elle était persuadée de l'avoir rangé, elle ne trouvait rien. Elle claqua un peu trop fort une porte de placard sous le coup de la frustration et posa la tête contre le battant avec un soupir, avant de reprendre ses recherches.

Elle sursauta presque en entendant la voix de Nathan dans son dos - ce qui en disait long sur son état de fatigue, car elle n'était normalement pas si facile à surprendre. Enroulée dans son plaid, elle se retourna, avec une fatigue intense dans le regard. Peut-être que sa journée n'était pas si horrible que ça, mais combinée au reste...

- Moui... J'ai eu une longue semaine, et je trouve pas mon paquet de cookies.

C'était une raison de plus d'avoir besoin d'un câlin, d'une soirée plaid + film, et de douceur. Par conséquent, elle s'avança vers lui et vint poser sa tête sur son épaule.

- J'ai besoin d'un câlin.

Elle n'avait jamais eu l'habitude d'avoir des amis assez proches pour faire des câlins aussi facilement, mais ça s'était installé très naturellement dans leur coloc et elle n'aurait échangé ça pour rien au monde. C'était la meilleure chose possible après ce genre de journée.

Lorsque Zoé se tourna vers lui, il put constater de visu les effets ravageurs d'une semaine complète d'exposition à un haut niveau de toxicité sociale. Wow ... Elle était littéralement éteinte, à tel point qu'il en écarquilla les yeux d'étonnement. C'était la première fois qu'il la voyait dans cet état, et ça avait le don de venir tirer sur la corde de son empathie comme rarement.

Instinctivement, il ouvrit ses bras en la voyant s'approcher. C'était presque déjà un rituel entre eux, malgré la récence de leur colocation et de leur amitié. Il l'étreignit avec douceur, posant à son tour son menton contre les cheveux blonds de l'étudiante.

- A ce stade avancé de détresse, ce serait de la non-assistance à personne en danger que de refuser. Heureusement que c'était pas prévu ...

Il tapota affectueusement le dos de Zoé, soigneusement enveloppé dans le plaid qu'ils avaient acheté une semaine plus tôt, immédiatement devenu indissociable de leurs soirées télé. Il fronça alors les sourcils sans qu'elle ne puisse le voir, avant d'enchainer, sa voix se faisant étrangement plus timide.

- Hum Zoé ... Si je te dis que j'ai fini le paquet de cookies ce matin, mais que malgré ça, j'ai de quoi me faire pardonner ... J'ai signé mon arrêt de mort, ou bien j'ai le droit à un léger sursis ?

Nathan n'était pas fier, mais il avait cédé à une petite fringale matinale. Il s'était promis d'aller en racheter dans la foulée, mais il avait été complètement embarqué par l'écriture de son épisode. Est-ce que leur amitié survivrait à cette trahison disgracieuse ? Le suspense était entier.

Son étreinte lui faisait du bien. C'était comme se réchauffer après avoir passé trop de temps dehors en hiver. Elle ferma les yeux en laissant le câlin recharger son énergie vitale. Ça compensait la perte des cookies. Du moins, ça l'aurait compensée s'il n'avait pas avoué quelques secondes plus tard qu'il était responsable de la perte en question. Zoé recula un peu avec une expression outrée, volontairement théâtrale.

- Tu as osé finir les cookies sans en racheter ? C'est un crime qui mérite au moins d'être emprisonné toute la soirée dans cet apparement.

De toute façon, elle avait déjà l'intention de le kidnapper jusqu'à ce qu'ils aillent tous les deux se coucher, donc ça ne changerait pas grand-chose. Il ne pouvait pas la laisser sans câlins sans risquer une peine beaucoup plus lourde pour non-assistance.

- Mais je te laisse une chance de ne pas étendre ta sentence à toute la journée de demain. C'est quoi, que tu as pour te faire pardonner ?

Si c'était quelque chose de mieux que des cookies, elle lui laisserait sa liberté de mouvement. Sinon, il serait forcé de regarder des films avec elle toute la journée du lendemain pour expier sa faute.
Un sort terrible, bien évidemment.

Nathan se doutait bien que la faute avouée risquait bien de ne pas être pardonnée du tout. Mais il avait estimé qu'il valait mieux jouer cartes sur table directement, plutôt que de risquer de la voir errer l'âme en peine dans la cuisine à la recherche de cookies qui n'étaient déjà plus. Il baissa les yeux, l'air penaud, comme un enfant qu'on avait prit sur le fait.

- J'accepte la peine, Votre Honneur. La bassesse de l'acte la justifie pleinement. J'avais beau avoir des circonstances atténuantes, telle qu'une faim impromptue, je reconnais que je n'avais pas à priver ma colocataire d'une telle source de réconfort ...

Mais à peine eut-elle fini sa phrase qu'il sortit de la poche arrière de son jean l'enveloppe qui s'y trouvait avec un sourire en coin, tout en levant à nouveau les yeux vers Zoé.

- Est-ce que ... un voyage dans le temps d'une semaine en ma compagnie serait suffisant pour avoir votre clémence ?

Il lui tendit alors le pli, qui contenait les précieux sésames offerts par sa mère il y'a quelques mois pour son anniversaire. Il ne savait pas si Zoé avait entendu parler de l'évènement organisé par Solodid, mais il se tenait déjà prêt à déballer son speech pour la convaincre si ça n'était pas le cas.

Pas de circonstances atténuantes qui tiennent. Affamé ou non, ne pas racheter de paquet de cookie après avoir mangé le dernier était un crime odieux mais, heureusement, il accepta la sentence sans broncher. C'était tellement absurde, comme conversation, qu'elle sentit le poids de la journée se détacher un peu de ses épaules. Ce n'était pas un cookie, d'accord, mais franchement, plaisanter avec lui à ce niveau avait quand même un effet redoutable contre sa mauvaise humeur.

Cela dit, elle devait bien admettre qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'il sorte de sa poche ce qui s'apparentait au Graal dans le petit cercle estudiantin dont elle faisait partie.

- … Comment tu as mis la main là-dessus ?

C'était des pass VIP, en plus ? Il était secrètement riche, ou quoi ? Bon, pas si secrètement que ça vu qu'il avait apporté la moitié des meubles de l'appartement, revendu l'autre moitié de son garde-meuble, et qu'il payait sa moitié du loyer sans ciller. Mais quand même, deux pass VIP. Il était décidément plein de surprises.

- Tu as un mécène caché qui te finance des vacances pour t'inspirer pour tes livres, ou tu as braqué une banque ? Parce que dans les deux cas, je serais ravie de voyager dans le temps avec toi.

C'était un truc de dingue, quand même. Elle avait du mal à y croire. Il faisait de sacrés miracles en échange d'un paquet de cookies.

L’annonce surprise eut le petit effet escompté, ce qui ne gâcha pas le plaisir de Nathan. Il était fier comme Artaban, quand bien même il n’avait pas tant de mérite que ça, mais il ne fit aucun effort pour réduire le sourire qui le parcourait d’une oreille à l’autre.

- J’ai tout simplement une mère incroyable qui, non contente d’avoir nourri ma passion pour Agatha Christie, Arthur Conan Doyle et Maurice Leblanc depuis l’enfance, a décidé d’enfoncer le clou en m’offrant ces tickets pour mon anniversaire. Je les avais déjà en emménageant ici en fait.

Son air enjoué s’atténua légèrement alors qu’il poursuivait ses explications ;

- Elle en a pris deux, parce qu’évidemment, à l’époque, elle pensait que j'emmènerais Juliette avec moi, mais tu connais la suite …

Elle connaissait la suite, oui. Où son ex avait préféré prendre un express vers l’Orient pour devenir l'ambassadrice d’une ligne de produits de beauté, et par la même occasion fuir les impôts et son mec sans crier gare.

- Bref, j’avais une place en plus et personne à inviter. J’ai tout de suite pensé à toi, mais je voulais pas te faire flipper d’entrée de jeu alors qu’on se connaissait à peine, et puis surtout, je ne pouvais pas imaginer que deux mois plus tard, j’aurais trouvé ma meilleure amie en plus d’une coloc incroyable.

Sa voix trahissait toute l’affection qu’il avait déjà pour celle qui avait été sans même le vouloir le meilleur antidépresseur de sa vie.

- Donc, si t’es partante, j’espère que tu es prête à binge-watcher Hercule Poirot avec moi. PROMIS, je ne spoilerai pas l’assassin à chaque épisode.

Elle avait tellement l'habitude que sa propre mère soit une insulte à la notion de famille qu'elle en oubliait parfois que ce n'était pas le cas de celle des autres. Clairement, Audrey aurait pu prendre des millier de cours auprès de la mère de Nathan. Premier point "comment bien traiter ses enfants même en ayant de l'argent". Une leçon qu'elle était loin de pouvoir apprendre ; retenir le prénom desdits enfants serait déjà un bon début.

- Eh bien elle ne sait pas ce qu'elle a perdu.

Déjà, lui. Parce qu'il fallait vraiment avoir un ordre des priorités bien empoisonné pour décider qu'un poste trop bien payé valait le coup d'abandonner un gars pareil sans un regard en arrière. Tant pis pour elle. Zoé y avait gagné un meilleur ami qu'elle n'aurait échangé pour rien au monde, et un billet pour l'événement de la fin de l'année, elle n'allait pas s'en plaindre. Ni plaindre cette fille qui ne valait visiblement pas mieux que les garces de son ancien lycée.

- Depuis le temps que tu me parles de cette série, j'ai l'impression que c'est juste un plan pour me convaincre de la regarder avec toi.

Elle rit légèrement puis retrouva son sérieux, une expression de gratitude sincère dans le regard qu'elle reposa sur lui.

- Merci beaucoup pour l'invitation. J'avais vraiment besoin de ça.

De réconfort, de vacances, de la perspective de passer du temps loin du quotidien pesant dans lequel elle s'était enfermée.

C’était loin d’être la première fois que Zoé lui témoignait son affection et son soutien lorsqu’il était question de sa séparation. Mais malgré tout, cela lui arrachait toujours un petit sourire de gratitude. Car Nathan avait beau donner l’impression de prendre la chose avec détachement, au fond de lui, le rejet qu’il avait subi le hantait encore. Le fait que la demoiselle en question ait sa petite notoriété ne l’aidait clairement pas à tourner la page. Mais ce voyage, qui plus est en si bonne compagnie, y contribuerait peut-être, qui sait ?

- Comme si j’avais besoin d’un plan aussi élaboré pour t’amener à squatter le canapé avec moi, sérieusement … On sait très bien toi comme moi qu’un plaid et éventuellement un paquet de gâteaux suffisent amplement.

Son ton faussement moralisateur ne tint pas la route longtemps, et lorsqu’elle le remercia de l’emmener avec lui pour ce périple, il alla spontanément la prendre dans ses bras à nouveau pour la serrer affectueusement contre lui.

- Merci à toi, petit chat. D’être mon petit rayon de soleil sans même t’en rendre compte, même quand tes batteries sont à plat. Je vais tout faire pour te rendre la pareille. Et tes cookies. Surtout tes cookies.

Il déposa un petit bisou sur le haut du front de la jeune actrice. Malgré le bazar sans nom qu’avaient été ces derniers mois, il mesurait la chance qu’il avait d’être tombé sur elle au milieu de tout ça.

Bon, il marquait un point, ce n'était pas très difficile de la convaincre de passer la soirée dans le canapé avec lui. Pas qu'elle n'était pas sociable, mais elle estimait avoir sa dose au quotidien et si elle pouvait juste se réfugier sous un plaid avec un paquet de biscuits et une dose de câlins, elle n'allait clairement pas refuser l'invitation.

- Quel dommage que le paquet de gâteaux ne soit plus à ta disposition.

Heureusement, il avait toujours l'argument principal : lui. Parce qu'une soirée télé dans le canapé toute seule était quand même beaucoup moins intéressante. Elle sourit en se blotissant contre lui. Franchement, après tout ce qu'elle avait dû faire et subir, elle n'était pas loin de penser que leur rencontre était vraiment la façon qu'avait l'univers de lui dire pardon. Le seul ami, probablement, avec qui elle n'avait pas besoin de faire semblant, et la différence était flagrante.

- Tu t'en sors déjà très bien pour me rendre la pareille.

Mais qu'il n'oublie pas les cookies quand même. C'était mine de rien très important. Qu'était-elle censée manger dans ses moments de cafard, sinon ?

Nathan se dopait quotidiennement à cette complicité depuis qu'il avait emménagé avec Zoé. Et l'idée qu'ils allaient en plus partir pour des vacances rocambolesques dans son univers de prédilection lui faisait déjà envie. Certes le voyage en lui même était suffisant pour le motiver comme jamais, mais le partager avec elle en plus, créerait certainement des souvenirs inoubliables et cimenterait leur amitié.

Oui, il avait déjà bien hâte. Mais en attendant, lui faire découvrir l'univers de son Détective préféré était loin d'être un prix de consolation. Bien au contraire. Mais il savait que le programme n'était pas viable s'ils n'avaient rien à grignoter. Surtout pour Zoé. Il allait donc devoir trouver une solution en urgence. C'était bien légitime étant donné qu'il était la source de ce trouble en premier lieu. Il se détacha donc de sa colocataire, avant de lui faire une proposition qu'elle ne pourrait décemment pas refuser.

- Bon. Je sens que cette sombre histoire de consommation impromptue de cookies te travaille encore. SOIT. Je vais faire un aller-retour express à la boulangerie, et revenir avec une quantité astronomique de viennoiseries en tout genre. Mais après ça ...

Il fit un V avec ses doigts, qu'il pointa alternativement vers les grands yeux bleus de Zoé et les siens, un air solennel sur le visage.

- ... It's Coloc time.

Il se dirigea vers l'entrée de leur appartement pour récupérer sa veste dans la penderie. Ils avaient la chance d'avoir une excellente boulangerie à deux pas de leur immeuble, l'idéal pour combler toutes leurs fringales journalières. Tout en enfilant ses baskets, il demanda, faussement soucieux :

- Rassure-moi, tu vas survivre cinq minutes sans chocolat, Zoé ?

Eh bien, sa soirée plaid-cookie avait dérivé en soirée plaid-série. Ça lui allait très bien. Mais, s'il proposait des viennoiseries en plus, elle n'allait clairement pas dire non. De toute façon, ce n'était pas une question. Elle sourit devant son sérieux parfaitement calculé, et se réenroula dans son plaid quand il s'éloigna vers la porte.

- Ça devrait aller. Sans câlins, par contre, c'est difficile à dire.

À niveau de réconfort pas du tout équivalent, les câlins avaient quand même la première place. N'importe qui l'ayant côtoyé plus de cinq minutes - sans qu'elle joue un rôle, évidemment - pouvait voir qu'elle avait besoin d'affection pour survivre.

Elle fouilla un peu dans la cuisine. Il allait acheter des viennoiseries, d'accord, mais s'il y avait bien une chose de connue avec le sucre, le chocolat et toutes ces choses bonnes pour le moral et moins pour la santé, c'étaient qu'elles donnaient soif. Pendant qu'il partait en mission alimentation, elle entreprit donc de préparer des boissons qu'elle posa sur la table du salon avant de s'asseoir sur le canapé, en boule dans son plaid. La boulangerie n'était pas loin, il reviendrait avant qu'elle ait le temps de faire quoi que soit d'autre. Quoi qu'elle aurait bien pris une douche rapide pour pouvoir profiter de la soirée sans avoir à s'en soucier plus tard.

Micro-détour, donc. Juste le temps de se débarrasser de la journée et pouvoir reprendre son rôle de sushi-plaid. Il aurait le temps de préparer ses épisodes, s'il rentrait avant qu'elle sorte de la salle de bain, au pire.